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Russie - Otan : échecs ou Go ?

samedi 26 février 2022 par SHAHSHAHANI Volodia

La crise ukrainienne de février 2022 semble rebattre quelques cartes. Habituellement la chute de l’empire d’occident est programmée pour le milieu du 21ème siècle, à la fois pour des raisons de politique intérieure et extérieure.

A domicile, c’est la disparition dans de grandes proportions du travail humain qui va créer une situation inédite pour le capitalisme à l’occidentale, ce qu’avaient exprimé dès 2013 les macro-sociologues Randal Collins et Immanuel Wallerstein déjà cités ici. Il est possible que l’incompétence déployée par les médiocres aux commandes en occident, par exemple à l’occasion du terrorisme covidique ou de la destruction des sources d’énergie abordables, puisse rapprocher l’échéance de la chute.

A l’échelle internationale, on pensait devoir normalement attendre le 100ème anniversaire de la révolution chinoise (1949) comme échéance du rééquilibrage des forces, permettant enfin de rendre justice aux innombrables victimes de la barbarie occidentale : destruction de pays entiers (Irak, Libye, Syrie), pillage (Venezuela, Bolivie), génocides (Palestine, Yemen)…

La riposte est venue plus vite que prévu, non sans difficultés et d’énormes dégâts provoqués en Syrie par les troupes takfiristes à la solde de l’occident et de ses excréments régionaux (Israel, Arabie). La Russie a mis ses forces aériennes au service de l’Axe de la Résistance (Gardiens de la Révolution iraniens, Hezbollah libanais et ce qui était resté de l’armée syrienne). 11 ans plus tard, le pays est loin d’être reconstruit, les USA continuent de voler le pétrole syrien, Israel bombarde toujours impunément le pays et la Turquie d’Erdogan poursuit son vain espoir de ressusciter l’empire ottoman…

En février 2022, c’est à ses portes que la Russie a décidé d’agir. Lors de l’implosion de l’Union Soviétique (1991), l’Otan s’était engagée à ne pas s’étendre dans les pays de l’ex Pacte de Varsovie comme le rappelle l’ancien ministre Roland Dumas. Promesse non tenue : 14 nouveaux pays sont entrés dans l’organisation militaire de l’Alliance Atlantique qui, au passage et sur le sol européen, a aussi détruit la Yougoslavie.

En 2014, un putsch organisé conjointement par l’agente US Victoria Nuland et les nostalgiques néonazis du groupe Azov renverse le président Ianoukovitch. Puis il est question d’ajouter l’Ukraine à la liste des pays de l’Otan qui entourent la Russie : inacceptable pour elle.

Le conflit n’en étant qu’à ses débuts, aucun pronostic n’est possible. L’offensive tactique (du joueur d’échecs Poutine) suffira-t-elle, ou faudra-t-il en passer par la défensive stratégique (celle du joueur de Go, Xi-Ji-Ping) ?

Voir aussi cette analyse d’Emmanuel Leroy


Messages et Commentaires ...
  • 9 mars 2022 Johannes Aichele - ni l’un ni l’autre

    Bonjour Volodia,
    Depuis le ’putsch’ de 2014 il y a quand même quelques années qui se sont déroulés. En regardant l’ouverture du joueur russe nommé ’Blitzkrieg’ je me demande si le joueur russe n’a pas quitté la table et raté que son adversaire a changé. Là ou il s’attendrait qu’à un seul roi américain il semble qu’il retrouve plein de pions ukrainiens. Peut-être a t’il jamais regardé son adversaire ? Jouait-il déjà dans sa tête à l’image de Stefan Zweig’s Schachnovelle, persuadé de connaître tous les manœuvres ? L’histoire de récupérer son peuple sentait déjà pas bon en ’38 (’heim ins reich’) et commençait vraiment a puer en ’39. Contrairement au mégalomane de l’époque qui ne laissait même pas une année se découler, il semblait que le grand boss russe se contentait vraiment de récupérer la partie russophile. Une semi-décennie plus tard il a changé d’avis et va à l’est là ou l’autre allait à l’ouest.

    Je veux dans aucun cas comparer les atrocités de l’un à l’autre, je pense qu’il y a une monde de différence mais le ’jeux’ géopolitique présente quand même des parallèles intéressantes.

    Concernant l’analyse d’Emmanuel Leroy je n’ai pu que sourir. Supposons que nous, simple lecteurs on n’a connaissance d’aucun fait sur le terrain, ce qu’il frappe c’est l’inversion. Là ou nos grands médias dessinent en noir et blanc, lui il peint en blanc et noir. Les joueurs sont inversé, pourtant l’ouverture ne peut être fait que par la partie blanc. Je ne suis pas un adhérent de juste milieu , car le milieu est toujours relatif aux extrêmes, mais l’absence de gris est rarement un indice de la réalité. Ici il me semble bien qu’il y a qqn qui adapte les faits qui l’ entourent aux convictions qu’ils a formé pendant leur vie (je suppose l’honnête). Malheureusement, le monde ne se transforme ou forme pas autour de nos convictions et croyances (à moins qu’on s’appelle Stalin ou Mao pour qui cela a, au moins pour une partie et un temps restreint, fonctionné).
    Les faits ici, c’est >1 million de réfugiés en 2 semaines . . . . à mon avis il faut vraiment avoir perdu le sens de la réalité pour croire que toutes ses femmes et enfants font parti de l´équivalent de BDM (la Ligue des jeunes filles allemandes ....).

    A vouloir croire a un sens de l’histoire, souvent on ne peut pas accepter que l’histoire se développe indépendamment de nos convictions (’conspirationniste’ ou pas). Et ses convictions se désignent presque toujours en noir et blanc. Une fois identifié une mensonge, un méfait sur un des ’côtés’, l’opinion est fixé, les camps sont dessinés, les adversaires sont claires. ’You are either with us or against us’. Pourtant c’est ni Go, ni échecs qui est joué mais plutôt Risque. Pas 1 vs 1 mais 1 vs 1 vs 1 vs 1 vs 1 ......

    D’ailleurs j’ai un peu fouillé les sites sur le climat que tu mets en lien dans tes commentaires. Ça me semble pour la plus part le même logique. D’une critique sidérante et à mon avis absolument valable sur les batteries et bagnoles on arrive a la négation de tous les études climatos qui seront payés par l’industrie du changement de climat. Et qu’est-ce qu’on prend comme preuve, comme appuis ? Des études des climato-sceptiques, payé par ExxonMobile, et ça depuis les années 50.

    C’est très bien de regarder les motivations, des financements et des intérêts. Sur tous les côtés. Pourtant, à la fin, ça ne peut donner que des indices de savoir qui fournit un travail de confiance, pas un travail correct.
    A la différence de la géopolitque qui utilise, forme, manipule et exploite nos convictions, valeurs, croyances, standards et opinions , le climat s’en fout complètement. C’est la différence entre le sciences naturelles et les sciences sociales. Le denier change avec l’histoire et nos standards tant que le premier y reste indifférent. Soi la science ( ou la méthode scientifique, un terme que je préfère car il décrit beaucoup mieux ce qui se passe) est bien fait, soi non. Si elle n’est pas bien fait, elle serait démontré, au plus tard par la réalité.


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