Otan, climat, retraites : fausse route et hors piste
jeudi 23 mars 2023 par SHAHSHAHANI Volodia
Fausse route ? Celle empruntée par l’Europe et l’absence de pensée stratégique de la classe politique.
Hors-piste ? Peut-être un espoir avec la mobilisation de la jeunesse qui a rejoint les révoltes sociales.
Quel rapport entre la guerre Otan- Russie, les prophéties du Giec et les mobilisations historiques dans la France de 2023 ?
Au pouvoir en Allemagne la religion écologiste semble vouloir réaliser, en plus grand, ce qui s’était produit un siècle plus tôt. Le projet du NSDAP visait à éliminer une trentaine de millions de "sous-hommes" : slaves, bolcheviks, juifs, les trois étant souvent mélangés dans la prose d’Hitler comme sur le terrain. La mission aura été accomplie en 5 ans avec un bonus si l’on considère les dégâts collatéraux (allemands entre autres) ; et en ajoutant la performance japonaise en Chine on dépasse les 70 millions de morts.
Aujourd’hui les Grünen reprennent la rengaine : trop de monde sur la terre. Les théories de Malthus avaient été démontées par Karl Marx mais en Occident la pensée de ce dernier a été censurée lors du cycle 4, celui de la contre-révolution néo-libérale. L’obscurantisme vert a réussi à convaincre la chancelière précédente (Merkel) de renoncer, après l’abandon du nucléaire, aux énergies fossiles (pétrole, gaz) au profit des "renouvelables". Le ridicule ne tuant pas encore en Europe et les éoliennes et panneaux solaires ne produisant qu’une très petite partie de l’énergie indispensable, on compense cette intermittence structurelle par un retour au charbon, décrié pourtant comme le plus polluant des fossiles… quand il permet aux Indiens et aux Africains de sortir de la misère.
Et pour être certains que l’Allemagne et d’autres pays européens achèteront à prix d’or leur gaz de schiste, les USA ont en bonne logique détruit les gazoducs qui permettaient d’importer la matière première russe. Le vassal allemand déjà occupé militairement depuis 1945 voit maintenant son économie attaquée par son "protecteur".
FAUSSE ROUTE
En France, deux mois après le déclenchement de l’ OMS russe (février 2022), c’est le moment des élections. Une occasion historique se présente pour changer le cours de l’Histoire en refusant cette mascarade dans une zone occupée par une ploutocratie compradore.
C’était le moment idéal pour rebattre les cartes en unissant pour le bien-être intérieur et la paix à l’extérieur tout ce qui pouvait l’être. La méthode est simple : on met de côté ce qui divise - d’un côté le sociétal libéral-libertaire, de l’autre un nationalisme virant au racisme - et on forme un front indépendantiste.
Du déjà vu : on trouve ce type d’alliance dans la Résistance avec de Charles de Gaulle à Londres et Maurice Thorez à Moscou chacun ayant son chef de maquis sur place (Jean Moulin, Jacques Duclos). A la libération, leurs partis formeront le CNR (conseil national de la Résistance) qui instaurera un système de protection sociale inédit dont le régime actuel s’efforce de liquider les restes.
Rien de tout cela ne s’est produit en avril-mai 2022.
Aucune composante du spectre politicien – du RN au NPA - n’a su saisir l’occasion, toutes à la recherche de leur pitance à travers un suffrage redevenu de facto "censitaire" par l’abstention (dont blanc+nul +non-inscrits), notamment des jeunes.
La "Démocratie", dont se gargarisent les politiciens et presstitués au service de l’occupant, n’est qu’un slogan produit en Grèce il y a 2500 ans et réservé à 10% de la population athénienne.
HORS PISTE
La mobilisation depuis la mi-mars de la jeunesse (non dupe car majoritairement "abstentionniste") est la grande nouveauté du mouvement social qui agite l’hexagone depuis deux mois. Pour qu’un changement profond de régime ou une "révolution" réussissent il a toujours fallu qu’une fraction de la classe dominante trahisse son "être de classe" par une "conscience de classe" au service des opprimés (1789, 1848, 1968…) avec notamment la jeunesse étudiante qui pourrait aujourd’hui rejoindre celles des quartiers révoltés en 2005, de la "France périphérique" (Gilets Jaunes de 2018) ainsi que celle active dans les syndicats.
Un des intérêts de la participation aux luttes prolétariennes d’étudiants bourgeois est de limiter momentanément la violence de la répression ordonnée par un régime qui a le soutien de leurs parents. A terme c’est évidemment insuffisant. Dans un pays sous occupation ploutocratique, si l’on veut éviter les dégâts d’une guerre civile, le monopole de la violence par l’état Léviathan doit être contesté par une force politico-militaire équivalente - au niveau infra-létal pour commencer. Cela a toujours existé, du temps du parti communiste jusqu’aux années 50 puis par les groupes "gauchistes" dans les 60-70.
Aujourd’hui, les compétences ne devraient pas manquer en fusionnant les services d’ordre des catégories mentionnées ci-dessus : banlieues, gilets jaunes, black block, services d’ordre syndicaux. Une opposition politico-militaire a le choix du terrain comme l’initiative du moment ce qui peut permettre sinon une "fraternisation" en tout cas une neutralisation des forces de répression du régime : ce qu’avaient bien su gérer le PM Pompidou et le préfet Grimaud en mai 68 quand de Gaulle, de son propre aveu, avait mis "à côté de la plaque".
Ces hypothétiques convergences n’offrent pour le moment qu’un potentiel de résistance car le politique fait défaut en l’absence au minimum d’un duo façon De Gaulle-Thorez décidant la dissolution de la Vème république suivi de la convocation d’une Constituante ayant pour premier objectif une nouvelle répartition des richesses.
Cela suppose de sortir de l’Otan (et donc de l’actuelle UE) et peut-être de reprendre la tradition de l’ "alliance de revers" avec l’ensemble eurasiatique dont la Russie n’est qu’une partie, même si pour l’heure la seule capable d’opposer une DMA (destruction mutuelle assurée) à l’empire d’occident d’autant plus menaçant qu’il se sait déclinant.
La jeunesse qui semble sortir de l’abrutissement infligé s’appropriera-t-elle cet article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 ?
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs"