Franc du collier, le président polonais Adrzej Duda estime qu’à la fin de la guerre, ce qui restera à l’ouest de l’actuelle "Ukraine" devrait fusionner avec la Pologne.
"J’espère qu’il n’y aura plus de frontière physique entre la Pologne et l’Ukraine après la fin de la guerre. Notamment quand l’Ukraine deviendra membre de l’Union européenne. Ainsi, les gens ordinaires, en voyageant de l’Ukraine vers la Pologne, ne sauront pas du tout où se trouvait cette frontière et ne la reconnaîtront que par les bâtiments situés quelque part au loin, là où les contrôles aux frontières avaient lieu … Je n’ai ] aucun doute que ce sera effectivement le cas", a-t-il déclaré lors d’un récent Forum économique polono-ukrainien à Varsovie.

L’auteur de l’article qui rapporte ces propos enfonce le clou : " ll existe déjà une confédération de facto entre la Pologne et l’Ukraine. Les frontières sont ouvertes à la circulation des armes, des mercenaires occidentaux et des troupes ukrainiennes, qui sont constamment entraînées par des officiers de l’OTAN en dehors de la zone de conflit. Compte tenu de l’insistance de Kiev à jouer un rôle anti-russe par procuration, les combats continueront certainement pendant longtemps et finiront par provoquer la fragmentation territoriale de l’Ukraine" Article de Lucas Leiros.

L’information intervient dans le contexte du voyage du président Macron en Chine. Lors de son retour il a plaidé pour une autonomie de l’Union Européenne vis à vis des Etats-Unis. Ses supporters (le plus souvent commanditaires) de l’éditocratie occidentale le lui ont reproché.
– Figaro : "À l’orée d’une nouvelle guerre froide, le président français a offert sur un plateau laqué un cadeau diplomatique au président Xi Jinping, déterminé à réunifier au continent, si besoin par la force, la petite mais vibrante démocratie d’Asie".
– Libération : "En tentant maladroitement de défendre l’autonomie stratégique européenne au retour de sa visite chinoise, le chef de l’Etat a créé un imbroglio diplomatique, paraissant complaisant à l’égard de Pékin dans le dossier taïwanais."

Le problème avec le président français c’est parfois son incontinence verbale, pour le pire (boulot de l’autre côté de la rue) ou le meilleur comme lors de sa campagne en 2017 qualifiant à juste titre la colonisation en Algérie de "crime contre l’humanité". Terme dont l’usage doit être réservé à la "shoah" avait alors estimé sa porte-parole, une certaine Laurence Haïm. Cette dernière se trouve évidemment au comptoir de la chaîne sioniste LCI aux côtés d’autres fanatiques de la Nazikraine : Pujadas, Moïsi, et autres Cohn-Bendit

Bien entendu à l’inverse de la presse et des politiciens US, leurs répondants chinois se sont félicités du respect de la norme reconnue unanimement d’ "une seule Chine" entérinée par Nixon après sa rencontre avec Mao Zedong en 1972. Ce qui a permis à Macron de rester droit dans…ses paroles.

Pour les bottes c’est une autre affaire. Les pays européens n’existent que comme laquais de l’Otan sous contrôle US et c’est justement la Pologne qui incarne au premier chef cette "nouvelle Europe" comme l’avait qualifiée Donald Rumsfeld en 2003 lors de la guerre de destruction de l’Irak. La "vieille Europe" alors défendue à l’ONU par Villepin a loupé le coche. La France et l’Allemagne avaient la possibilité de sortir de l’Otan et au passage détruire l’UE, en se séparant des fantoches d’alors qui comptaient outre les pays de l’ex-Pacte de Varsovie, le Royaume Uni et l’Italie. Mais Chirac et Schroeder n’ont pas su prendre le tournant historique qui s’imposait et les Européens souhaitant l’indépendance le paient très cher aujourd’hui.

C’est à nouveau l’occasion de rappeler le pronostic parfait de Samuel Huntington dans "Le Choc des Civilisations" (1995) qu’on peut résumer comme suit. Pour nous (les USA) l’ennemi principal sera la Chine, l’Europe chrétienne c’est dans la poche, reste une inconnue la "Civilisation Orthodoxe", c’est à dire la Russie, qui n’était pourtant à cette époque qu’un espace clochardisé.
Modestement, le geopolitologue déclarait que son pronostic ne valait que pour la fin du 20ème siècle et le tout début du suivant.