C’est le titre donné par le général français Dominique Delawarde à un entretien accordé à une chaîne mainstream US par le fils de Robert Kennedy (assassiné en 1968) et neveu du président John Kennedy assassiné en 1963.

"Il est facile de sortir de la guerre en Ukraine, les Russes ont voulu régler cette crise depuis le début… Zelensky s’est présenté en 2019 en tant que comédien et…a gagné parce qu’il s’est présenté sur une plate-forme de paix, promettant de signer les accords de Minsk, qui était un accord que la Russie, la France et l’Allemagne ont tous accepté et qui aurait laissé le Donbass dans le cadre de l’Ukraine, en tant que région autonome afin que les Russes de souche puissent parler leur propre langue et se protéger des attaques du gouvernement central installé par les États-Unis, et que l’OTAN resterait en dehors de l’Ukraine…Nous avions promis de ne jamais le faire…et nous avons à plusieurs reprises violé ces promesses.…Il y a des gens à la Maison-Blanche qui veulent cette guerre…même le président Biden a déclaré que le but de la guerre était de renverser Vladimir Poutine."

Au passage (voire contradictoirement pour se défausser partiellement à des fins électorales ?) Kennedy jr. n’hésite pas à pourfendre le président russe : "Poutine est un monstre, un voyou, un gangster qui a illégalement envahi et n’en avait pas besoin, mais nous devons assumer la responsabilité des provocations que ces néoconservateurs (US) réalisent depuis plus d’une décennie".

Après avoir rappelé que les sommes faramineuses (8000 milliards de dollars) dépensées par les neo-conservateurs au pouvoir n’ont eu pour résultat que de détruire une série de pays (Irak, Yemen, Syrie, Libye…) avec son lot de misère et de migrations suivies par celles de l’Ukraine : "Nous avons conduit deux millions de réfugiés en Europe et déstabilisé toutes les démocraties européennes pour les deux générations suivantes…. C’est ce que nous avons obtenu pour ces 8000 milliards de dollars et une classe moyenne ravagée dans notre pays."

A ces 8000 milliards de dollars pour les guerres, RF Kennedy jr ajoute 16000 milliards de dollars dépensés pendant la période covid qui ont aggravé l’inflation et note que chez un de ses amis " les aliments de base comme le poulet, les produits laitiers et les œufs ont augmenté de 76% en deux ans."

Suit une comparaison originale de son oncle assassiné JF Kennedy …avec la politique de la Chine contemporaine. ["Nous devons cesser d’être un empire, et à la place, rentrer chez nous, reconstruire la classe moyenne, puis projeter la puissance économique comme le font les Chinois, qui mangent notre déjeuner parce qu’ils savent ne pas projeter la puissance militaire. Ils savent projeter le pouvoir économique, c’est ainsi que vous gagnez les cœurs et les esprits du monde et la sécurité nationale…En Afrique aujourd’hui, il y a plus de statues à John F. Kennedy, plus de boulevards qui portent son nom, d’hôpitaux, d’écoles et d’universités dans toutes les grandes villes, qui portent son nom que tout autre président. Les Chinois ont pris ce modèle…et tous ces pays qui sont censés être alliés avec nous …se réalignent avec les Chinois et passent à leur monnaie parce que les Chinois ne sont pas là pour tuer des gens, ils sont là pour construire les routes, les universités et les collèges…Nous devrions projeter la puissance économique dans le monde entier et non la puissance militaire, cela nous rendrait beaucoup plus forts." L’article entier traduit ici

Bémol : que penseront ces Africains, s’ils sont privés d’énergie bon marché, du "jeune" Kennedy (69 ans), qui reste mainstream sur le hoax climatique, attribuant les changements à "notre longue et mortelle addiction au charbon et au pétrole" ? Ici

"Les capitalistes se révoltent contre la politique anti-chinoise"

C’est le titre d’un article de Thomas Fazi. Dans la dernière ligne droite des élections présidentielles US des contradictions inédites sont peut-être en train de s’exprimer suggère l’auteur : "Pendant des décennies, les grandes entreprises ont encouragé l’expansion continue du complexe militaro-industriel comme outil de promotion de leurs intérêts à l’étranger. Pourtant, par un coup du sort digne de Frankenstein, la bête a été autorisée à devenir si puissante qu’elle s’est affranchie de ses maîtres – et se retourne maintenant contre eux. Le complexe militaro-industriel n’est plus subordonné aux intérêts généraux de la classe capitaliste ; c’est plutôt cette dernière qui est de plus en plus subordonnée aux intérêts du complexe militaro-industriel."

Pour l’auteur nous assisterions peut-être à une nouvelle lutte des classes historique pour en déduire, toujours dans un langage emprunté au marxisme, : "Les propriétaires des moyens de production contre les propriétaires des moyens de destruction. Quel que soit le vainqueur, il ne faut pas sous-estimer la nature particulière de ce conflit : la plus grande résistance à la nouvelle guerre froide ne vient pas d’un mouvement pacifiste mondial, mais des conseils d’administration des entreprises occidentales. Face à la suprématie de la Chine, ils n’ont rien à perdre, sinon leurs chaînes."

Et l’Europe suivrait-elle ? "Au cours des quatre dernières années, Mme von der Leyen a travaillé sans relâche pour que l’Europe reste alignée sur la stratégie géopolitique agressive des États-Unis, semblant souvent donner la priorité aux désirs de Washington plutôt qu’aux intérêts stratégiques de l’Europe. Il n’est pas étonnant que Politico l’ait surnommée “la présidente américaine de l’Europe”. A lire ici

Pas grand chose à espérer des traditionnels pacifistes comme le furent les Grûnen au siècle dernier, aujourd’hui champions de la guerre. Peut-être ici aussi un renversement venant des capitalistes allemands, démolis par la politique de l’Otan associés aux mouvements "pro-russes" en Europe de l’est ?