Le climato-sionisme à l’heure des Gilets Jaunes (4)
mercredi 26 décembre 2018 par SHAHSHAHANI Volodia
Heureusement, chez l’ennemi il y a des cyniques et des gaffeurs et, quand on a de la chance, c’est les deux "en même temps". François de Rugy, le ministre de la "transition écologique" vient en effet d’avouer que la pétition-passoire dite "affaire du siècle" était une RÉPLIQUE au mouvement des Gilets Jaunes.
Reconnaissons à de Rugy, l’arriviste qui fit sa conversion sioniste pour accéder aux responsabilités, d’avoir bien assimilé le cours à venir de la lutte des classes ouvert par la mobilisation des Gilets Jaunes.
Il était naïf de penser que l’adhésion à ce réveil des classes populaires resterait au niveau stratosphérique des ses débuts (85%). Le 1% des ultra-riches (ceux qui fabriquent les gouvernants), plus les 10% de privilégiés à leur service, par exemple les éditocrates répertoriés ici, se verront probablement rejoints par les quelques 25% de la dite CMS ("classe moyenne supérieure"). Ce dernier groupe d’en haut est facilement identifiable avec la cargaison de marcheurs charriée aux législatives de 2017 : par leur CSP, leur élocution, leur apparence générale, on voit qu’il n’a suffi pour les formater que de deux moules, un femelle et un mâle. Ce groupe échappera peut-être au chômage technologique de masse qui d’ici 30 ans, frappera 50% de la population dans des pays comme le nôtre. C’est le pronostic fait depuis plusieurs années par des macro-sociologues états-uniens, tels qu’Immanuel Wallerstein et Randall Collins, lesquels avaient pronostiqué déjà en 1970 l’implosion pour 1990 de l’Union Soviétique. Cette fois, c’est la crise terminale du capitalisme qu’ils annoncent pour le milieu du 21ème siècle : une crise structurelle, indépendante de conjonctures telles que guerre, crise au sein de l’appareil d’état ou catastrophe environnementale.
Alors dans l’affrontement à venir entre les deux blocs, celui d’en haut - pour conserver un peu de crédit auprès de sa base et calmer si possible le bloc d’en bas - ne sait plus que radoter des points Godwin ("peste brune", "quenelle-Dieudonné", "années 30"…) ou brailler sur la "Planète" sans toucher ce qui l’endommage vraiment.
Exemple local (pour votre serviteur)
– Grenoble est la grande ville la plus plate de France
– Les transports publics non seulement ne sont pas gratuits mais hors de prix : 2,10 le voyage
– Les pistes cyclables ne sont pas en site propre, au contraire c’est un danger plus grand de les emprunter que d’aller dans la rue et cela vaut pour la ville comme pour les autres cités de l’agglomération.
- Du fait que la ville est plate, on devrait pouvoir tout faire sans bagnole, y compris de petites et moyennes livraisons, en vélo musculaire ou électrique : encore faut-il résoudre la question de la sécurité contre le vol : investissement qu’on attend toujours.
– Grenoble est entouré de montagnes et héberge l’un des leaders mondiaux du transport par câble, sans doute le moins énergivore qui soit, utilisant la gravité. Les quatre massifs qui entourent l’agglomération (Chartreuse, Vercors, Belledonne, Taillefer), commencent à son pied. Dans un monde civilisé il y a longtemps que des téléphériques auraient remplacé le va-et-vient quotidien de dizaines de milliers d’autos individuelles.
Depuis vingt ans que des écologistes siègent dans ces municipalités et même 5 ans dirigent Grenoble, rien de tout cela n’a été entrepris. On préfère, quand il fait chaud, interdire aux pauvres de rouler en ville…probablement pour que les riches puissent forcer sur la clim’.
Investir pour économiser à long terme, suppose de pouvoir s’endetter. Est-ce possible avec le diktat de l’Euro ?
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10 janvier 2019 cyrille MARAIS - si le changement c’était hier, le bouleversement c’est maintenant
Si les consciences s’éveillent politiquement parlant, il semble que la conscience du souci de l’environnement peine à se développer. Quand le français se comportera comme le danois ou le suédois, nous pourrons envisager un changement. A moins que la politique française, si elle est expulsée par les GJ, retrouve une offensive verte en taxant les véhicules polluants, en mettant les transports gratuits, et en faisant payer les autoroutes devenues propriétés de l’état, en reversant l’argent pour le développement durable. Un rêve qui deviendra réalité, mais quand ?
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17 janvier 2019 david DRO Ronayette - RIC
Quand nous aurons le RIC Toutes Matiéres écrit par nous même ce sera probablement possible !!!
Le travail continu ...
Zénith Toulon (3000places) : 1ére Agora 2019 avec Etienne Chouard le vendredi 18 janvier de 18h00 à 22h00 -
29 janvier 2019 Benjamin Trocmé - Exemple local :-)
Bonjour,
Quelques petits éléments de débats relatifs à "l’exemple local"
– certes les transports publics ne sont pas gratuits, le débat sur la gratuité mérite d’être posé mais il existe déjà des tarifications solidaires qui débutent à 2.5€ par mois
– pour ce qui est des pistes cyclables en site propre, il y a déjà des infrastructures (quais, digues, pistes JO...) et les choses devraient encore s’améliorer très bientot avec le nouveau réseau chronovélo
– pour ce qui est des livraisons en vélo, cela fait partie d’un plan plus large– Et d’ores et déjà, il y a du ramassage de carton usagés par un prestataire à vélo plutôt que par les camions poubelles standard
– pour ce qui est du stationnement et de la lutte contre le vol, il y a maintenant des minibox qui sont déployées à la demande sur l’espace public pour ceux qui n’ont pas de local dédié
– pour ce qui est du câble, le projet de métrocâble est bien engagé
Alors certes, on n’est pas relié aux massifs mais les projets passés (Vercors) n’étaient pas totalement convaincants (efficacité de report modal, risque de périurbanisation décuplée...)
Enfin, pour ce qui est du passé des écologistes dans les institutions, je me permets de rappeler qu’ils étaient dans l’opposition à M.Destot de 2004 à 2014 (cf affaire du stade) et qu’ils ne sont donc blamables :-) que pour les 5 années passées.
Bon ski
Benjamin, skieur, parapentiste et écolo (donc forcément suspecté de partialité :-) )
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30 janvier 2019 LTA - Gratuité
Pour rajouter une piste de réflexion sur la gratuité des transports en commun, je rajouterais que rien ne peut être gratuit. Si l’accès devenait libre aux utilisateurs, le financement se ferait autrement (impôts). Donc ce ne serait pas gratuit en réalité. En revanche, il est vrai que le billet unique à 2,10€ est totalement rédhibitoire quand le réseau Transisère offre un Chapareillan-Montbonnot pour 1€. A quand une tarification à la minute consommée en badgeant avec une appli "TAGeasy" ?