Pierre blanche, le 26/02/05
dimanche 27 février 2005 par BERTHOLET Daniel
En avoir ou pas ? Cadre grandiose, barrière Est du Vercors digne du plus beau panorama des Dolomites. Lumière parfaite, satisfaisant le plus exigeant des photographes professionnels. Amitiés profondes, quatre personnes, quatre copains, quatre amis se connaissant sur le bout des doigts. Neige abondante, légère, stable, permettant de se lancer dans un itinéraire court mais d’envergure. Mais la montagne ne se livre jamais facilement. En avoir ou pas ? Renoncement ou sagesse ? S’arrêter à temps ou abandonner la partie ? Cinquante mètres sous le sommet, la pente, trop raide n’a pas pu retenir les dernières couches de neige récente. Cinquante degrés dans un toboggan glacé recouvert de rochers affleurants ça et là, c’est raide, très raide. Jusqu’ici nos traces de pas laissaient de gros trous rassurants dans la couche épaisse puis, d’un coup, léger changement d’orientation, la pente se redresse encore un peu plus, on passe du paradis à l’enfer. En quelques secondes, beaucoup de questions mais aucune réponse évidente. Je me demande toujours ce qui fait basculer le groupe dans telle ou telle décision. A cet instant précis, la notre, même si elle laisse forcément un sentiment aigre-doux, a été l’arrêt à 2050 m alors que le sommet était annoncé à 2100 m. Tout alpiniste considère sa course réussie lorsqu’il a foulé le sommet, le point haut. Je trouve néanmoins notre attitude digne et respectable. Je considère notre course comme une belle réussite, nous sachant capables de skier la dernière partie si les conditions avaient été meilleures. Le ski alpinisme m’aura appris quelques valeurs fondamentales chez l’être humain. Rester humble même dans les entreprises les plus audacieuses réussies dans notre " carrière ". Oublier son égoïsme, penser à nos proches, en bas, dans la vallée. Maîtriser l’espace pour durer dans le temps. Savoir faire marche arrière, au propre comme au figuré. Garder à l’esprit que notre passion est avant tout un loisir, source de plaisirs. Je regrette parfois de ne pas randonner plus classiquement, sur des itinéraires évidents, sachant toutefois que mes joies seraient bien fades par rapport à celles ressenties quand on réussit " un grand truc. "
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28 février 2005 NAT - Buts...
Pour consoler Daniel : Avec plus de 40% de buts sur la totalité des sorties ski/surf et 20% de buts majeurs (où on ne fait pas grand chose), au Nimp’Crew, il nous arrive souvent de renoncer !