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[humeurs] Courses

Avant, quand j’étais vieux !

lundi 21 mars 2005 par BERTHOLET Daniel

C’était au temps d’avant. Un temps où parcourir plusieurs fois un même itinéraire ne me posait aucun problème, au contraire, tout ça me rassurait. C’était au temps où je manquais d’expérience alors que je croyais en avoir accumulé des tonnes. Manquant d’expérience, je manquais d’assurance. C’était l’époque où je ne me posais pas forcément les bonnes questions. Nous fixions la ballade en fonction de nos envies, oubliant les conditions de nivologie ou les orientations. Evidement, nous nous "plantions" une fois sur deux. C’était autrefois. Avec du matériel lourd, envisager des sorties de 2000m de dénivellation restait exceptionnel et m’empêchait de dormir deux ou trois nuits avant l’effort. C’était le moment de mon entrée dans le ski de pentes raides. Le 40° me faisait réfléchir et me tourmentait l’esprit. C’était le temps de mes trente ans. Je mangeais sans me préoccuper des kilos qui s’accumulaient sournoisement autour du ventre, sans réfléchir aux conséquences d’un apéro pris un peu trop systématiquement. C’était il y a longtemps. La période où je ne sortais que par un soleil radieux, me privant d’une descente dans la poudreuse légère encore en train de tomber ou d’une descente endiablée dans une belle forêt des préalpes. C’était les jours où je pensais qu’une technique irréprochable me ferait passer partout oubliant qu’en montagne le mental demeure primordial... Aujourd’hui, avec une forme physique que je croyais ne jamais plus connaître, un poids de forme qui ne me demande pas de grands sacrifices diététiques, un bien-être dans l’effort mais aussi et surtout, (pourquoi le cacher) la motivation extraordinaire de mes compagnons de sortie, nous avons fait un grand voyage. Lors d’une boucle dans le massif de Belledonne, nous avons découvert deux vallons d’une beauté simple et sauvage, descendu sur près de 400 m une pente à 40° sans aucune hésitation, accumulé une dénivellation positive de 2300m et pris du plaisir à chaque seconde passée là-haut. Finalement, je me répète qu’évidement les années m’ont fait vieillir mais que quelque part dans ma tête j’ai pris comme "un coup de jeune." Tour de Comberousse et pilier de la porte d’église, premier jour du printemps 2005, rien qu’avec des jeunes !


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