Pas besoin d’être un fan de l’organisation ni un islamiste pour reconnaître que l’opération du 7 octobre 2023 a été une réussite géopolitique : même un général - pas le pire "expert" du plateau le plus grotesque (LCI) - l’ a reconnu. [1]

Le "Bravo"

Les mensonges les plus énormes sont faits pour la grande écoute et les démentis sont tardifs et sous-dimensionnés. L’infox des "bébés juifs encagés et décapités" a donc été reconnue avec une semaine de retard par son fabricant, la chaîne CNN. Avant cet aveu, le mensonge avait déjà été démonté mais la propagande franco-sioniste le propage encore. A voir aussi en images.

– L’acte de guérilla réussi en vélo-moto-pick-up-canoë-parapente-ulm par le Hamas a été qualifié de "terroriste", tout comme l’avaient été les résistants français pendant la seconde guerre mondiale. La guerre ce n’est plus Fontenoy et "Messieurs les Anglais tirez les premiers". [2] L’opération du 7 octobre a été exécutée sur la terre occupée depuis 1948 à proximité de la bande de Gaza, la cible la plus proche et la plus abordable qui, comme la totalité de la Palestine occupée par "Israel", est dans l’illégalité. La division en deux états prévue par la résolution 242 du CS de l’Onu (1967) est devenue caduque, l’occupant ayant colonisé la quasi totalité du territoire dévolu au second état avec la complicité de l’occident et d’une "autorité palestinienne" fantoche sans opposition notable du reste du monde dont la Russie et la Chine.

– Les quelques centaines de tués - en uniforme ou non - sont des colons qui ont volé les terres, les maisons des Palestiniens après les avoir massacrés ou expulsés de leur domicile. Le raid réussi par les groupes armés Hamas, Djihad islamique ou autre est donc une contre-offensive au service de la population spoliée. La qualification de "terroriste" qui vaudrait aussi pour le Hezbollah (sans lequel le Liban n’existerait plus depuis 2006) n’est qu’un baratin propre à une infime minorité mondiale sous contrôle US (10%), une minorité en décadence accélérée et pas seulement ici (cf. Ukraine).
– Les victimes sont donc les enfants qui ont été soit importés soit conçus sur place par les colons qui les ont utilisés comme bouclier humain ce qui vaut aussi bien pour les occupants permanents illégaux que les fêtards occasionnels ou les "touristes" qui viennent admirer l’Apartheid. Ces enfants instrumentalisés, que la résistance ne pouvait abandonner lors de la capture de leurs parents - criminels puisque colonisateurs - sont les seuls innocents. Le Hamas a déjà libéré quelques femmes avec leur progéniture et on peut espérer que les autres le seront prochainement…sans trop d’illusions quand on sait la volonté exterminatrice du pouvoir sioniste qui préfère conserver ses 4500 prisonniers palestiniens (la plupart non jugés) plutôt que sauver ses propres ressortissants.
– La cotation des mesures génocidaires sur la bande de Gaza est en forte hausse : après la privation de nourriture, d’eau, de carburants, d’électricité et les bombardements de civils, la destruction d’universités, de mosquées et d’hôpitaux, l’armée d’occupation décide d’expulser 1 million de personnes vers "le sud" c’est à dire nulle part : l’Egypte (porte de Rafah) - en accord avec "Israel" - refuse l’accueil et sur place les services indispensables à la survie sont encore plus précaires qu’au nord. La volonté exterminatrice est claironnée au plus haut niveau jusqu’à l’obscénité.

"On n’arrête pas de dire qu’il faut raser Gaza, mais je pense que ce n’est pas suffisant." Le propos est de Tzipi Navon, conseillère de Sara Netanyahou (épouse du PM Benyamin) cité sur MiddleEastEye traduit par EuroPalestine. : elle préconise de capturer tous les habitants de Gaza et de les torturer en leur arrachant les ongles et en les écorchant vifs…et propose d’émasculer les hommes, de faire frire leurs parties génitales et de forcer les prisonniers à les manger. " Ne leur coupez la langue qu’à la fin que l’on puisse entendre leurs cris et qu’ils voient notre sourire". Principe génocidaire revendiqué par le président Herzog ce 15 octobre : "tous les Palestiniens sont responsables".
C’est donc le "Bravo" au Hamas qui permet d’exprimer ces intentions, parfois camouflées.

Le "Merci"

– A l’échelle globale, la date du 7 octobre 2023 entrera probablement dans l’Histoire comme le début de la fin de la dernière expérience coloniale de l’Occident avec le ridicule qui l’accompagne comme en matière de sport, l’entité sioniste qui se trouve en Asie occidentale participant à des épreuves…européennes.
– A l’échelle locale, dans la minuscule dépendance française, l’opération militaire du 7 octobre aura eu le mérite de mettre les pendules à l’heure. La totalité des media publics et privés ont récité la doxa sioniste comme ils le font avec la climatiste ou la covidiste et la profession politique a quasi unanimement épousé ce discours avec quelques nuances de vocabulaire au sein de la dite "France Insoumise". Son leader Mélenchon a été ostracisé pour s’être contenté de qualifié le 7 octobre de "crime de guerre" alors que la coalition climato-sioniste qui infecte notre pays exigeait "terrorisme".
– Les choses sont maintenant claires. Les clochards (eelv, pcf, ps…) en se maintenant au premier tour de la présidentielle avaient choisi de faire passer Le Pen au second plutôt que Mélenchon. Et ce dernier au lieu de le leur reprocher les a récompensés dans une Nupes, aujourd’hui en capilotade. Et ces chapelles rejoignent sans honte le reste de leur profession grassement subventionnée dans la surenchère anti-palestinienne exigée par l’idéologie dominante, le prétendu "antisémitisme". [3]
– La sionisation de l’occident est générale mais c’est en France qu’elle semble s’imposer le plus violemment avec de faibles manifestations dont les interdictions ne sont sans doute pas la cause unique quand on observe l’importance qu’elles ont eues aux USA ou en UK. L’infection sioniste du Crijf a été progressive. Le président Theo Klein (1983 à 1989), ancien résistant avait des positions beaucoup plus équilibrées dans le rapport à Israel que celles que nous connaissons aujourd’hui.
– L’infection est sans doute multifactorielle : la proportion importante de juifs sépharades accompagnant les pieds noirs d’origine européenne après l’indépendance algérienne ; une (prétendue) laïcisation devenant l’objet d’une compétition islamophobe entre des partis sans programme avec des lois de plus en plus hostiles aux maghrébins comme celle de 2004 sur le voile, impensables par exemple aux USA ou en UK. Ensuite c’est la surenchère avec la promotion de Charlie Hebdo en organe officiel censé promouvoir la "liberté d’expression" par la pornographie auprès de jeunes écoliers.

L’abrutissement occidental en est à son paroxysme comme l’avait décrit dès 1995 Alexandre Zinoviev. C’est sans doute la première fois en quatre siècles qu’on n’a pas une fraction significative de la classe dirigeante qui trahit le régime qui la favorise aux détriment des "sans dents". 1789, noblesse et clergé, 1848, 1871 (bourgeoisie), 1917 (révolution bolchévique), 1968, mobilisation mondiale de la jeunesse contre la guerre du Vietnam qui entrainera, avec la résistance locale, la défaite de l’empire.
Au contraire aujourd’hui la jeunesse française voire occidentale obéit docilement au diktat proposé par la ploutocratie que l’on pourrait résumer comme suit : "Vous devez vous révolter. Nous vous proposons de dénoncer la culpabilité humaine dans le réchauffement du climat. N’hésitez pas à vous livrer à de petites illégalités. Pour que nous restions crédibles, vous et nous, nous ferons semblant dans un premier temps de vous réprimer. Et quand la scène sera oubliée, la récompense sera là".
In fine le "Merci" au Hamas aura permis à ceux qui en doutaient d’ajuster la liste des collabos à la quasi totalité de la classe politique, de Bardella à Ruffin en passant par Macron et Hidalgo.

Sur le front climatique la lobotomisation en profondeur ne permet pas d’espérer une sortie rapide : il faudra sans doute attendre une paupérisation encore accentuée avec l’interdiction de circuler pour les pauvres, une rebelote des "Gilets Jaunes". Sur le front du prétendu "anti-sémitisme" la prise de conscience peut-être plus rapide à défaut de mobilisation. L’exemple est donné par les juifs eux-mêmes. En leur sein les anti-sionistes favorables à l’élimination de l’état d’apartheid ne sont certainement pas minoritaires même si exclus du mainstream.
L’historien israélien Ilan Pape donne l’exemple :
"Il est difficile de garder son sens moral lorsque la société à laquelle on appartient – dirigeants et médias confondus – prend le dessus et attend de vous que vous partagiez avec elle la même fureur vertueuse avec laquelle elle a réagi aux événements de samedi dernier, le 7 octobre. ll n’y a qu’une seule façon de résister à la tentation de se joindre à eux : si vous avez compris, à un moment de votre vie – même en tant que citoyen juif d’Israël – la nature coloniale du sionisme et si vous avez été horrifié par ses politiques à l’encontre du peuple autochtone de Palestine…C’est ce sens moral qui m’a conduit, ainsi que d’autres membres de notre société, à soutenir le peuple palestinien par tous les moyens possibles ; et qui nous permet, en même temps, d’admirer le courage des combattants palestiniens qui se sont emparés d’une douzaine de bases militaires, surmontant l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. Le Hamas se devait d’agir, et rapidement." Article complet