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Queyras : ski et tetras

dimanche 17 janvier 2010 par TASSAN Lionel

Le Tétras-lyre est une espèce en régression dans les Alpes. Sa présence est le témoin précieux d’une grande richesse biologique et d’une montagne entretenue et vivante. Ristolas possède une très belle population de Tétras qui concourt à la notoriété de ce haut lieu de nature. Une zone sensible à éviter a été mise en place pour préserver la tranquillité de l’espèce.

Cette opération a été réalisé par les gestionnaires de la Réserve de Chasse et de Faune Sauvage de Ristolas (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, Gap), en concertation avec l’Association des Professionnels du Queyras (guides de haute montagne et accompagnateurs en montagne), le Club Alpin Français, le Parc Naturel Régional du Queyras, l’Office National des Forêts, le CRAVE (association de protection de la nature), la commune de Ristolas, la Société de Chasse de Ristolas et la Fédération de Chasse des Hautes Alpes.

La carte de la zone sensible ainsi qu’un complément d’information est disponible sur le fichier PDF joint à cet article.
Volopress se joint à cette opération pour encourager les randonneurs à contourner cette zone sensible en empruntant le fond du vallon de Ségure (sur l’itinéraire E13 du Toponeige Queyras et certaines de ses variantes, il suffit de commencer par E14 avant de remonter au pic Ségure par ses pentes ouest).

Cette mesure de protection que nous nous devons d’appliquer, ne nous empêche pas de réfléchir sur le sujet et les questions qu’il soulève. Voici quelques pistes de discussions qui me viennent à l’esprit :

 cette solution de protection en conseillant (donc en rendant les gens responsables) passe mieux qu’en interdisant (cf PN des Calanques et la réserve intégrale qu’a tenté d’imposer le groupe qui travaille sur le futur parc national).

 la fréquentation croissante de la montagne en toutes saisons ne va pas sans poser de problèmes pour le milieu et surtout en hiver quand les espèces sont fragiles. Nous devons TOUS faire un effort pour le préserver. Actuellement, des restrictions sont proposées à ceux qui ne payent pas (randonneurs...) mais les "aménageurs" et "gestionnaires" de la montagne ne devraient-ils pas aussi être concernés ? Ne doit-on pas aller au-delà des intérêts financiers (et égoïstes) des uns et des autres ? Ainsi, des mesures de protection ne devraient-elles pas aussi être prises sur des zones déjà défigurées afin de les rendre à la nature (pour le pb des Calanques, pourquoi avoir proposé le Devenson, quasi intact et que l’homme avait donc réussi à préserver sans aucune interdiction et pas des zones déjà bien dégradées) ?

 Je ne suis pas contre la chasse mais il est bon de rappeler que les animaux en France sont probablement les plus farouches du monde (d’où le problème du tétras qui décole à 100 m du skieur alors que dans d’autres pays il serait resté dans son repaire) en raison du passé "très chasse" que l’on a depuis le Moyen-Age. A titre de comparaison, j’ai été très surpris en Suisse (et pas au fin fond de la Suisse mais vers le col de la Forclaz dans le massif du Mont-Blanc) de passer en peaux à proximité de tétras-lyres sans que ceux-ci ne s’envolent. Il serait donc bon de faire enfin quelque chose pour que la liste des espèces chassables soit réactualisée. Je trouve totalement anormal que le tétras-lyre en fasse partie compte tenu de la régression inquiétante de ses effectifs.

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