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Syrie : victoire occidentiste, Brics en papier

lundi 16 décembre 2024 par SHAHSHAHANI Volodia

La principale puissance "terroriste" (pour employer le terme qu’elle affectionne) vient de confirmer son indiscutable emprise sur l’Asie occidentale. USrael n’a pas hésité à engager les forces qu’elle-même qualifie pour la galerie de "terroristes". Après tout l’usage de ces groupes a prouvé son efficacité en contribuant à la fin de l’URSS (par la guerre en Afghanistan), suivie peu après par la liquidation de la Yougoslavie. La destruction de la Syrie a été programmée depuis 2003 comme devant succéder à celles de l’Irak, de la Libye (2011) du Liban voire de l’Iran, ces deux derniers en attente. Au cœur de cette coalition, se trouve le pivot local de l’otan, la Turquie, qui a saisi l’occasion pour étendre son occupation.

La Syrie était une des exceptions dans le monde arabe avec un régime laïc non confessionnel et, jusqu’à la guerre commencée en 2011, les niveau et style de vie étaient considérés comme proches de ceux de pays européens si l’on en croit ce témoignage. Même point de vue exprimé par Jeffrey Sachs : "Avant que la campagne américano-israélienne visant à renverser Assad ne commence sérieusement en 2011, la Syrie était un pays à revenu intermédiaire qui fonctionnait et se développait. En janvier 2009, le conseil d’administration du FMI s’est exprimé en ces termes :
Les administrateurs se sont félicités des bons résultats macroéconomiques enregistrés par la Syrie ces dernières années, qui se sont traduits par une croissance rapide du PIB non pétrolier, un niveau confortable de réserves de change et une dette publique faible et en baisse. Ces résultats reflètent à la fois la vigueur de la demande régionale et les efforts de réforme déployés par les autorités pour passer à une économie davantage axée sur le marché."
Source

Mais l’agression occidentiste et les sanctions ont aggravé les conditions de vie et contraint le régime à une répression accrue des dissidences ce qui peut expliquer - en partie - qu’une partie (et non la totalité) de la population a considéré l’invasion conjointe Turquie-Israel-HTS comme une libération.

Résistance affaiblie

La disparition de la Syrie à travers laquelle passait le soutien iranien à la résistance palestinienne est évidement une catastrophe, d’abord humaine. Les massacres sionistes à Gaza et en Cisjordanie se déchaînent d’autant plus que la couverture médiatique déjà faible est distraite par le nouveau front. La coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s’est montrée coopérative avec son allié sioniste en exigeant le désengagement des résistants palestiniens réfugiés en Syrie, lesquels avaient déjà été attaqués par l’Etat Islamique en 2012. Un remerciement en somme pour l’assistance fournie comme rappelé par Yossi Cohen, ancien directeur du Mossad : "Nous ne nous sommes pas seulement chargés de l’entraînement des opposants syriens, nous avons pris en charge leurs salaires."

Après la Syrie quel sera le sort de l’Iran qui en 45 ans n’a pas été fichu de se doter de la dissuasion nucléaire pour incompatibilité avec l’Islam selon l’ayatollah Khomeiny ? Pendant ce temps la petite Corée du Nord s’est mise à l’abri. D’où la supériorité marxiste, fut-elle dynastique, sur la religion.

Russie-Poutine sionistes ?

Surtout, la Russie a montré ses limites avec son aviation basée à Hmeimim incapable de dissuader les bombardements quasi quotidiens de l’agresseur sioniste, massacrant au passage ses alliés libanais (Hezbollah) et iraniens (CGRI). La raison n’en serait pas des plus glorieuses, à entendre un de ses partisans, Andrew Korybko :

"[Des documents officiels russes] prouvent que Poutine est un fier philosémite de toujours qui n’a jamais partagé l’idéologie antisioniste unificatrice de la Résistance, exprimant au contraire toujours un très profond respect pour les juifs et l’État d’Israël. Le fait est que les relations russo-israéliennes restent cordiales et que ces deux pays sont loin d’être les ennemis que certains pensaient.
Après tout, Poutine s’est vanté en 2019 que « les Russes et les Israéliens ont des liens de famille et d’amitié. Il s’agit d’une véritable famille commune, je peux le dire sans exagération. Près de 2 millions de russophones vivent en Israël. Nous considérons Israël comme un pays russophone ».
Rétrospectivement, la Russie a évité une balle en choisissant sagement de ne pas s’allier à l’Axe Résistance, aujourd’hui vaincu, car cela aurait inutilement ruiné ses relations avec Israël, le vainqueur incontestable des guerres du Moyen-Orient."
Source Si l’on fait abstraction des confusions sémantiques (sémite, juif, israélien, sioniste) le propos est cohérent et ne surprendra pas le lecteur averti.

En ce début de "cycle 5" on peut considérer que la poire est coupée en deux.
 le rejet du climatisme est acquis et l’occident ne pourra pas empêcher les pays du sud de sortir de la pauvreté grâce aux énergies fossiles dont les émissions sont insignifiantes sur l’évolution du climat.
 pour ce qui est du rapport de forces l’occident assure encore sa supériorité au moins en Asie occidentale face à des adversaires divisés jusqu’à nouvel ordre. Cet avantage pourrait prendre fin au milieu du siècle lorsque d’une part le travail humain aura fondu en occident et d’autre part que la Chine, parvenue à une DMA (destruction mutuelle assurée) avec l’hegemon US, rétablira un équilibre.

Voir aussi

La Syrie "libérée" par ses démolisseurs
Syrie, nouvelle victoire pour la stratégie du chaos
Partition de la Syrie et déstabilisation régionale


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