Vient de paraître (en italien) le 21ème volume de la collection "La Storia dell’Alpinismo" dirigée par Alessandro Gogna et dont l’éditeur est le Corriere Della Serra.

L’ouvrage fait revivre par le texte et par l’image l’histoire du ski-alpinisme en Italie depuis ses origines jusqu’à la période contemporaine. Les nombreuses illustrations anciennes (en noir et blanc) nous présentent des personnages qui ont contribué à l’essor du ski, ainsi que les équipements et les techniques de descente progressivement employées : bâton de sorcière, ski sauté, stem Christiania…exécutés par leurs inventeurs. La seconde partie de l’ouvrage découpe l’activité par décennies depuis 1950 où apparaissent les photos en couleur.

En conclusion, l’auteur se demande s’il ne faut pas passer du singulier scialpinismO au pluriel scialpinismI compte tenu de la grande diversité des pratiques…une proposition sur laquelle je resterais, pour ma part, réservé. Certes aujourd’hui en France comme en Italie le terme recouvre des pratiques aussi diverses que la "rando-fitness", le "free-ride" (hors station) l’aller-retour traditionnel sur un sommet, la boucle à la journée, le raid en bivouac ou en refuge, la compétition à peaux de phoque, mais je pense justement que cette diversité permet un retour aux sources du "ski-alpinisme", pour ainsi dire synonyme de "ski naturel".

Aparté. Pour mon premier article sur le sujet je me suis inspiré de l’exemple italien. Jusqu’aux années 80, en France, on parlait surtout de "ski de randonnée", "ski de printemps", "ski de raid" ou "ski extrême". Après un séjour à Villard-d’Arêne en compagnie de Jean-Pierre Bonfort où nous avions skié quelques pentes dans les Cerces et les Ecrins, je rencontre Gilles Chappaz alors rédacteur-en-chef de Montagnes Magazine (créé en 1978) et lui propose un "article-topo" sur le Combeynot qui est accepté mais, me demande-t-il, pour la présentation, "c’est quelle discipline ?" Ma réponse : "on peut faire comme les Italiens et ranger tout cela sous le terme de ski-alpinisme". Gilles bondit et hurle de joie. Je ne comprendrai pourquoi qu’en…2023 lors d’une rencontre d’anciens collaborateurs de "Ski Français" que Gilles Chappaz (au demeurant skieur alpin de haut niveau) avait transformé d’un bulletin fédéral en un organe de presse pluraliste et de qualité. Il explique ce jour-là les difficultés qu’il avait eues aux débuts de Montagnes Magazine à parler de ski. "Ski-alpinisme" devenait son précieux sésame.

Pour le "Scialpinismo" 2023 de Carlo Crovella, on peut assez bien suivre l’histoire : sur les 120 pages de format 25x19 on compte 70 photos en général de grande taille ce qui rend l’ouvrage intelligible même pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue italienne.