| N° : 5304 Date : 2016-04-28 00:00:00 Départ : 13h00 Rédacteur : LTA Topo : BEL n° : F2 |
Accès : RAS Logistique : SO Météo : grand beau, frais Limite skiée : 1640 |
| Neige : lieu/altitude | Totale (cm) | Meuble (cm) | Qualité de la neige |
| 1700/Super Collet | 50 | 10 | poudre sur le reste des pistes |
| >2000/nord | NC | 20-40 | poudre |
::... Nivologie ...
Qualité : Comme en plein hiver. Rarement vu à cette date la neige restée froide en versants nord (y compris NW/NE) à 1800 m 48h après la chute.
Stabilité : comment dire ? Arrivés en haut, l’épaisseur de l’entrée et la présence de "billes" observées à la montée auraient dû nous inciter à davantage de prudence. Mais ayant oublié la corde, il était compliqué d’envoyer un "testeur". Nico part le premier en restant bien rive droite puis rejoint le centre de l’entonnoir sommital au premier rétrécissement. Et là, tout part sous lui (épaisseur 40 cm). Nous n’osons même pas penser ce qui se serait produit si c’était parti aussi en amont quand on voit la vitesse de descente de la neige, les rochers dans l’axe de la ligne et l’ampleur de l’amoncellement au bas de la face. Tout ce qui est en amont de la zone de rupture est susceptible de partir à la moindre surcharge
::... Itinéraire ...
Montée par l’arête nord en contournant le Petit Charnier par la face ouest suivant le sentier d’été (exposé et raide, rarement faisable mais là ça passait bien à peaux). Face nord à vue. Remontée au Petit Charnier par l’est, descente couloir nord (ski : 4.2), Plagnes puis les (hors-)pistes.
::... Commentaire ...
Rappel à l’ordre. Pour le reste, du beau ski comme en plein hiver. Crux en neige dure suite à la coulée mais bon grip. Tout le reste en poudre en cherchant les contre-pentes.
::... Participants ...
NMO, RBO, Yo Didier
D’autres détails ici ->http://www.lta38.fr/2016/04/on-n-est-pas-au-nant-blanc.html
Salut Lio,
Ca nous guette tous...
J’ai l’impression que les conditions étaient particulièrement piégeuses avec cette chute de neige froide sur un manteau qui devait être bien humidifié en surface. Piégeuse parce que la saison est bien avancée, le manteau est dense en profondeur, les vieux gobelets de début saison sont bien enfouis, la neige récente se tasse en général rapidement. Sauf que non, c’est semble-t-il une fois de plus très compliqué cette put… de neige.
Ma compréhension du phénomène physique est la suivante : la sous-couche qui contient pas mal d’eau liquide présente ainsi une surface stable en température à 0°. Au-dessus la neige récente est bien plus froide, donc on se retrouve avec un bon petit gradient propice à la formation d’une couche fragile. Et le tassement, ben avec un iso 0° à 1800 et dans une face nord raide, n’est pas si rapide que ça. Pour peu que la configuration du lieu (élargissement) et l’effet du vent – qui ne t’avaient pas échappés - s’y mettent…
Je note aussi l’effet de groupe : tu anticipes bien le danger mais tu ne dis rien. Les autres ont peut être eu le même comportement. Finalement chacun peut se dire : " ça pue un peu mais les copains qui sont aussi très expérimentés ne disent rien, donc je dois me faire des idées ".
Bon en tout cas merci pour ce retour très complet sur l’incident, et content (même très) pour vous que ça se soit bien terminé.
