::... Nivologie ...
Deux skieurs partis après nous et qui nous ont rattrappés avant le sommet nous ont parlé d’une grosse avalanche partie dans la face nord de la tête de Charbonnel, semble-t-il. Les risques nivo sont concentrés dans la partie inférieure de la course, surtout dans la traversée au-dessus des barres (variante K19.3) entre 2500 et 2400. Une coulée partie la veille a bien ravagé un passage, avec de profondes goulottes (passer assez haut, elles sont moins creusées). Aujourd’hui, nous y sommes passés tard (vers 13h30) mais les nuages élevés ont un peu ralenti le pourrissement... Par contre, en-dessous, rien à faire, c’était horrible, on enfonçait parfois d’un mètre dans de la neige qui se refermait sur vous !
::... Itinéraire ...
Nous avons en gros suivi l’itinéraire indiqué sur IGN 3633ET 1998 et pas celui d’IGN 3634OT 1996, qui est un mixte de K19 et de K19.3. Après avoir remonté le vallon de Charbonnel en crampons dans son axe entre 2200 et 2300, nous l’avons quitté à gauche en empruntant une étroite écharpe neigeuse qui nous a permis ensuite de retraverser à droite pour surmonter une barre et regagner le vallon vers 2550. De là, nous l’avons suivi jusque vers 2700 avant de partir vers le SE et gagner le glacier. Vers 3650, François est allé voir à gauche si ça passait, mais c’est tout en glace. Du coup, nous sommes passés tout à droite dans les rochers (corde fixe), où une courte escalade permet d’atteindre la crête puis le sommet. Descente idem jusqu’à 2500, où nous avons emprunté la vire à gauche (K19.3), avant d’aller risquer la noyade dans les pentes de Chenaillon...
::... Commentaire ...
Nous avons été un peu lents aujourd’hui (mauvais départ, galère dans les pentes du bas, Legend 8000 un peu lourds à monter sur près de 2000 m pour moi, etc.) et les nuages ont fini par nous rattrapper à 11h45, juste au moment où je chaussais au sommet. Les deux skieurs partis devant nous ont réussi à passer juste à temps, François avait laissé ses skis sous la rimaye, et j’ai renoncé à descendre la partie raide et glacée dans la purée de pois : je l’ai donc rejoint vers 12h30 sous la rimaye et nous avons fait la première partie de la descente sous faible visibilité. Sous 3400, ça s’est bien dégagé, et la neige a commencé à être meilleure. De 3200 à 2500, c’était somptueux, la meilleure moquette de l’année ! La suite et fin, nous avons préféré l’oublier...
::... Participants ...
François Goyon (cf. son compte rendu sur C2C)
