La veille, le jour et le lendemain…
La veille ce sont les coups de fil, les conditions météo et nivologiques qui occupent l’esprit. Ce sont parfois les doutes et les interrogations, plus ou moins fondés, quant au bon déroulement de la sortie. La veille, c’est souvent une nuit agitée, parfois troublée par des images cauchemardesques de coulées, de chutes, de toboggans glacés.
Le jour, c’est l’instant présent à vivre pleinement. Ce sont les préparatifs bien rodés avec l’expérience des années aux abords du coffre de la voiture, ce sont les premières enjambées, quasi mécaniques, le moteur humain qui se met en route. Le jour même, c’est la contemplation au fil des mètres de dénivellation gagnés, l’observation directe et minutieuse des conditions nivologiques. Le jour J, c’est le nez contre la dernière pente, la trace rassurante et profonde de mon " guide " et le débouché toujours magique sur l’arête sommitale effilée. Le jour choisi, c’est enfin des virages bien assurés ou des grandes courbes à grande vitesse ou l’on peut " lâcher les chevaux. "
Le lendemain, ce sont déjà des souvenirs. Des images furtives et belles qui surgissent à des moments inattendus pendant la journée de boulot. C’est le quotidien qu’on apprécie grâce aux efforts consentis la veille, une bonne fatigue dans les muscles. Le lendemain, ce sont des petits riens appréciés parce que là-haut, on apprend la valeur de l’instant. Le lendemain, c’est déjà une histoire terminée qui laisse un peu de nostalgie parce que cette histoire, on l’a vraiment appréciée.