L’escalade menacée dans les Calanques
lundi 14 septembre 2009 par TASSAN Lionel
La création du futur parc des Calanques menace la pratique de l’escalade sur deux sites historiques majeurs
Nous avons déjà réagi suite à diverses interdictions d’aller et venir (voir à ce sujet l’article sur les Bauges).
Le GIP, groupe chargé de préparer la venue du futur parc des Calanques, vient de proposer la mise en place de deux premières zones franches, zones d’interdiction totale de pénétration humaine à l’instar de la réserve du Lauvitel.
Contrairement à cette dernière, les deux zones proposées sont très proches d’une agglomération de près de deux millions d’habitants et en sont un des poumons verts mais en plus, ce sont deux grands sites d’escalade.
En effet, le Devenson est un des hauts lieux du terrain d’aventure et des grandes voies modernes du sud de la France : il abrite quelques voies mythiques comme la traversée sans retour (et autres traversées de Castelvieil), les futurs croûlants, la coryphène et des dizaines voire centaines d’autres voies. De l’autre, le site de Canaille entre Cassis et la Ciotat est devenu plus récemment un centre de grimpe de premier ordre avec un très grand nombre de voies modernes d’ampleur.
– Se tenir informé de l’évolution du projet
– Signer la pétition en ligne
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17 septembre 2009 pierre biedermann - pour la protection de l’environnement, tant que ça ne m’empêche pas de faire ce que je veux.
Il suffit de relire les textes de Gaston Rébuffat pour mesurer à quel point le massif des calanques a souffert de l’action de l’homme au cours des dernières décennies. La faune s’est raréfiée à force de surfréquentation, la végétation s’est rabougrie au fil des passages de Canadair... La création d’une réserve intégrale est certes un moyen radical, mais je n’en vois pas d’autre si l’on souhaite un Parc digne de ce nom. A cet égard, le choix du secteur du Devenson est le plus cohérent, puisqu’il s’agit du secteur le plus isolé. Tant pis pour la coryphène (voie mythique s’il en est, mais que bien peu ont du parcourir) et les futurs croulants (quand même pas la plus belle voie des calanques), et tant pis aussi pour la voie que nous ouvrions il y a 10 ans avec Ivan à l’Eissadon et que personne n’ira répéter. Apprenons à partager nos terrains de jeu ; l’escalade n’est pas une pratique plus "douce" (terme utilisé dans la pétition) que la randonnée, la plongée...
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19 septembre 2009 SPO - CR de Bernard HAMEL sur la dernière réunion au GIP du 17/09/2009
Extrait envoyé par mail au CAF Marseille :
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Bonjour,
ce n’est pas un compte rendu de la réunion du 17 septembre au GIP mais juste pour vous informer des "résultats" principaux :Cette réunion a été trés axée sur la pratique de l’escalade (de 14H40 à 19H00 !). Toutes les associations membres du GIP étaient représentées. Etaient présents le directeur adjoint des Parcs Nationaux de France ainsi que des représentants d’associations et des scientifiques des domaines de l’environnement faune et flore.
le bivouac et la circulation de nuit seront interdits
le principe de la réserve intégrale n’est pas abandonné par le GIPLa mobilisation importante suscitée par la première annonce de réserve intégrale a visiblement beaucoup "touché" les responsables du GIP mais surtout le politique qui n’aime pas beaucoup voir se développer de tels mouvements d’humeur dans la population. Incontestablement nous avons montré une capacité de mobilisation efficace.
Ceci dit les scientifiques tiennent à cette réserve intégrale pour "donner un signe fort" de protection de l’environnement au projet du PNC.
Nous avons décidé de nous réunir "entre nous" représentants au GIP lundi 21 pour échanger sur les positions à prendre et les actions éventuelles à mener plus ou moins rapidement.
Il parait déjà clair qu’il faudrait pouvoir argumenter trés fort sur la validité scientifique de la création d’une réserve intégrale dans un parc aussi petit et une zone aussi proche d’une grande ville. L’appui de scientifiques serait souhaitable pour contrer certaines propositions ou affirmations qui nous semblent excessives et relever de l’approximation.
La défense du patrimoine culturel (l’esprit des lieux) ne semble pas peser lourd dans la balance. D’autant plus qu’il y a une difficile compréhension, malgré ces échanges intenses, de ce que veulent les grimpeurs et les randonneurs (comment peut-on grimper hors de voies conventionnées ? ou marcher en dehors de sentiers balisés ?).Cordialement
Bernard Hamel
06 12 56 06 84
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29 septembre 2009 VSH - communiqué de Mountain Wilderness
Une réserve intégrale dans le futur Parc national des Calanques ?
L’hypothèse de création d’une réserve intégrale au sein du Parc national des Calanques a été récemment évoquée à nouveau. Mountain Wilderness réaffirme son approbation pour un tel projet, sous réserve que l’implantation choisie soit l’Ile de Riou et non des secteurs côtiers et rocheux dont la fréquentation n’impose pas une interdiction totale de fréquentation.
Dans l’avis formulé par MW en début d’année 2009 sur le projet de charte pour le futur parc national des Calanques, nous écrivions : " L’île de Riou, déjà classée en réserve naturelle nationale, pourrait être proposée en réserve naturelle intégrale provisoire (pour la durée de la charte). " Cela reste notre position aujourd’hui.
Nous nous opposons par contre à toute perspective de mise en réserve intégrale de secteurs côtiers comme le Devenson, l’Eissadon, le Belvédère, Castelvieil ou les falaises Soubeyrannes. Les premiers moyens à mettre en œuvre pour un futur parc national sont de limiter l’artificialisation des milieux par les aménagements et la présence d’engins motorisés. C’est pourquoi, dans l’avis, MW demandait de hiérarchiser les enjeux et stopper en premier lieu l’urbanisation galopante, l’intrusion des moteurs (terrestres, aériens et nautiques) dans la nature avant de gérer les surfréquentations ponctuelles liées aux pratiques "douces" (randonnées, escalade, kayak, etc).
La zone concernée par les projets récemment évoqués au sein du GIP, du Devenson à Castelvieil, est très peu fréquentée pour cause de relief très accidenté et elle est donc naturellement protégée. Les pratiques qui y ont lieu (randonnée pédestre et escalade) peuvent faire l’objet de restrictions d’accès spécifiques : il est tout à fait possible de s’accorder sur une contractualisation entre les fédérations de pratiquants (Types charte escalade Ecrins ou Sainte Victoire), les associations de protection de l’environnement et le parc qui prenne en compte les enjeux écologiques pour gérer ponctuellement la fréquentation en cas de nécessité.
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15 octobre 2009 SPO - Pour suivre l’évolution du dossier...
il existe maintenant un nouveau site et une association Des Calanques et des hommes où tout le monde grimpeur, randonneur, kayakiste etc. est accepté !