"PNR de Chartreuse : alerte ! "
jeudi 12 octobre 2006 par La rédaction
C’est le titre d’un communiqué de l’ association Paysages de France que nous publions ci-dessous. Il vient compléter de précédentes informations publiées sur le site quant aux "grandes manœuvres" en cours dans le massif (et dont certaines pourraient conduire à des restrictions de la liberté de randonner). PDF relève principalement trois insuffisances, selon elle, de la charte du Parc Naturel de Chartreuse, relatives aux réglementations en matière :
– d’affichage publicitaire
– d’architecture
– de circulation d’ engins motorisés.
Ci-dessous le texte du communiqué de Paysages de France
"En faisant l’impasse sur un certain nombre de points, le projet de nouvelle charte du PNR de Chartreuse, présenté le 30 septembre 2006 à l’issue de l’enquête publique, compromet gravement la crédibilité du label
et l’avenir même du parc
1 - En effet, alors que la menace d’une banalisation accélérée du paysage ‹ du fait notamment de l’urbanisation liée à la proximité de grandes agglomérations ‹, est évoquée avec insistance dans le projet de charte, le parc se refuse à intégrer dans sa réflexion et dans ses projets le concept d’identité en matière d’architecture.
Les principes d’intégration paysagère déclinés dans la charte sont certes pertinents. Mais ces derniers pourraient être transposés dans n’importe quel autre territoire, qu’il fasse ou non partie d’un parc et quels que soient la région ou le pays où ce territoire se situerait.
En faisant l’impasse sur toute notion de spécificité, le projet de charte ouvre donc la voie à la banalisation qu’elle se propose pourtant de combattre !
Certains projets architecturaux récemment présentés dans le massif montrent jusqu’où peut conduire l’absence de toute référence à un style local et l’incapacité d’imaginer une architecture contemporaine spécifique au génie d’un territoire.
C’est donc l’une des composantes essentielles de l’identité du territoire de Chartreuse qui risque d’être davantage encore fragilisée.
À terme, c’est la déconstruction même de cette identité qui est en jeu.
2 - Facteur de pollution visuelle (la présidente du parc a eu le courage de déclarer, le 30 septembre 2006 : " l’affichage publicitaire bouzille nos paysages ") tout autant que facteur de banalisation, l’affichage publicitaire n’a pas sa place dans les parcs naturels régionaux ainsi que le souligne, par exemple, la charte du PNR des Monts d’Ardèche. Le Code de l’environnement pose d’ailleurs comme principe de base l’interdiction de toute publicité dans les PNR.
Or, plus de 11 ans après la création du parc de Chartreuse, la mise en oeuvre des dispositions du Code de l’environnement en matière d’affichage publicitaire n’a jamais été ne serait-ce qu’engagée. Les seuls panneaux à avoir été démontés l’ont été uniquement suite à des initiatives de Paysages de France. Cinq jours avant la clôture de l’enquête publique, l’association pouvait encore relever la présence, dans une seule et même commune, d’une dizaine de panneaux publicitaires de 12 m² (les tristement célèbres 3 par 4). Que penser d’une telle inertie lorsqu’on sait que dans une commune comme Yerres, dans l’Essonne, aucune publicité de plus de 4 m² n’est tolérée bien que cette commune compte 28 000 habitants et ne fasse partie d’aucun parc, naturel ?
Or, alors même qu’une telle obligation s’impose à toutes les communes de France, qu’elles fassent ou non partie d’un parc, le projet de charte du PNR de Chartreuse n’envisage même pas, pour les douze années à venir, de demander enfin aux communes adhérentes de s’engager à respecter le Code de l’environnement... Quelle sera, dans ces conditions, la situation en matière d’affichage publicitaire près d’un quart de siècle après la création du parc ?
3 - Le rayonnement universel de la Chartreuse est essentiellement lié à la présence millénaire d’un ordre contemplatif au coeur du massif. Alors que cette dimension devrait constituer l’un des socles de la spécificité du massif, le parc ne prévoit même pas, dans les douze ans à venir, de mettre en oeuvre sur l’ensemble de son territoire les mesures prévues par le législateur en matière de circulation des engins motorisés dans les espaces naturels (établissement de règles de circulation des véhicules à moteur sur les voies et chemins de chaque commune adhérente au parc, article 2 de la loi n° 91-2 du 3 janvier 1991).
Pourtant, plus que tout autre, le parc de Chartreuse est exposé, du fait de la proximité de plusieurs grandes agglomérations à ses portes. Pourtant d’autres parcs, tel celui des Bauges ou encore celui des Monts-d’Ardèche, ont prévu des mesures concrètes et précises et demandé à toutes les communes de s’engager à respecter la loi.
Paysages de France lance donc un appel solennel pour qu’il soit remédié à ces très graves lacunes. Ce sont les potentialités de ce territoire et l’avenir même du parc qui sont en jeu."
Voir aussi en document joint les observations de PDF lors de l’enquête publique sur la charte du PNR
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29 octobre 2006 BERNARD-GRANGER Fabrice - Le parc de chartreuse agit sur le dossier des Loisirs Motorisés
L’article de paysages de France n’est pas très objectif quand il parle du manque d’engagement du parc pour l’organisation des loisirs motorisés. En effet une personne a été employée pour faire l’inventaire des chemins (rentrant dans le cadre de la lois de 91) afin de discuter avec les collectivités et les habitants du statut a donner à ceux-ci afin de mieux organiser l’espace et ainsi diminuer les conflits d’usage. A ce titre une première réunion d’information a eu lieu le 27 octobre à Sarcenas, d’autres réunions vont suivre.
Fabrice des Amis du Parc de Chartreuse