Coupe des vernes du vallon de Crop
mercredi 20 février 2002 par SHAHSHAHANI Volodia
Dans le compte rendu du tour du Ferrouillet, je faisais part de mon admiration pour le remarquable travail de coupe des vernes rendant à nouveau praticables les courses du vallon de Crop.
Le pisteur inconnu est apparement branché sur volopress, puisqu’il m’a adressé un courrier dans lequel il explique sa méthode, tout en conservant l’anonymat :
Bonjour Volodia
J’ai vu sur ton site que tu as fait le Tour du Ferrouillet. Je suis content que tu ais apprécié le travail que j’ai effectué cet automne sous le lac de Crop.
En absence de neige, lorsque l’on quitte le GR à la montée, mise à part quelques gros arbres échoués, il n’y a pratiquement plus rien qui dépasse 50cm sur 200m de long et 10-15m de large. Cela doit ressembler à ce qu’on pouvait trouver il y a 20 ans. Sauf qu’avec tout ce qui tombe, tout ce que les avalanches amènent et ce que j’ai laissé, ça fait plus champ de bataille que piste nivellée. Mais bon, les branches cachent un peu les cailloux, et puis je fais confiance à l’humidité permanente du site pour recycler cette matière organique. Il faut venir en fin d’été, c’est bourré de framboises.
En fait, la carte ne correspondait plus au terrain, alors comme je rechignais à retoucher la carte (c’est petit, l’encre va baver...), j’ai corrigé le terrain pour conserver une information cohérente. Je finirai le travail d’ici l’hiver prochain, y’a encore du bouleau et des arcosses pour rejoindre le GR sous les barres, et le long du GR à partir de la passerelle (c’est vite déneigé et étroit sous les sapins, ce serait bien de passer à côté).
J’ai fait le tour du Ferrouillet le 12 janvier, pour sortir quand même vu le beau temps, car ce n’était pas du grand ski. Retour du Pas de la Coche inskiable, donc autre itinéraire obligatoire ! J’ai pensé que ça devait passer jusqu’au Lac du Crop. En effet, du Pas de la Coche, j’ai suivi plus ou moins l’arête jusqu’au col de la Scia (c’est joli, et on peut voir que les lièvres torchent les goulottes en face NW de la pointe du Sifflet), et de là, descente sur croute portante jusqu’au vallon de Roche Fendue. La descente de la Mine de Fer a aussi été sur croute portante, avec un peu de poudre rapportée parfois. Mais sous la croute, c’était 30-50cm de gobelets, si on cassait la croute, c’était une plongée directe sur les cailloux. Y’avait même des herbes qui dépassaient au dessus du lac de Crop, c’est la première fois que je ne touchais pas des pavasses avec moins d’ 1m50 en Belledonne... Par contre, sous le Crop, 50m de ski dans des gobelets non croutés sur rhododendron, puis ébouli => portage jusqu’à la voiture.
Si des personnes sont intéressées, on peut faire des collectives : à 10, on doit pouvoir couper 1/2 hectare en 8h par densité normale (1 bouquet de 20 arcosses de 7cm de diamètre de moyenne par 30m2), ce qui fait une piste de 10m de large sur 500m de long, largement suffisant pour "ouvrir" de nombreux vallons !
J’utilise une scie d’élagage pour le bois vert, quand les arcosses sont en conditions (vertes et bonne position de coupe possible), on peut couper une arcosse de 6cm de diamètre en 5s, un bouquet de 15 arcosses en 2mn. Le plus long, c’est de ranger les arcosses coupées. Il faut les ranger, pour éviter qu’elles ne glissent et n’encombrent le terrain que l’on vient de dégager, et surtout il ne faut pas encombrer les ruisseaux susceptibles d’emporter les arcosses en cas de crue. Et puis il faut laisser la place aux framboises. C’est pourquoi une tronçonneuse n’est pas indispensable, en plus il y a plein de cailloux entre les branches, et ce ne serait pas cohérent pour quelqu’un qui réprouve tout moteur en montagne (par contre, pour des arbres de 20cm (bouleaux, frênes) à plus basse altitude, c’est plus utile, surtout qu’il faut les recouper pour les déplacer).
A+