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[nivologie] Neige

Sortie nivologie du 7 janvier avec le CEN

mercredi 7 janvier 2004 par SHAHSHAHANI Leila

Nouvelle année, nouvelle pratique : la communauté virtuelle des rédacteurs Volopress s’est « matérialisée » pour une grande partie mercredi 7 janvier sur le parking de Casserousse (Chamrousse). Facile à identifier : une meute entière de low-tech (à l’unanimité). Les présentations ont été simples, et brèves : « Bonjour, moi c’est Jean, enfin plutôt JFO ». « Ah ok, moi c’est LTA ». « Ah oui, celui qui était dans l’avalanche avec SMA »... Il était grand temps de coller des têtes à ces trois initiales.
Objectif de la journée.
Cette rencontre avec des nivologues du Centre d’Etudes de la Neige de Saint-Martin-d’Hères devait permettre d’échanger savoirs et expériences. Sur le terrain d’abord avec une étude très pratique du manteau neigeux à l’aide de pelles, loupes et plaquettes. En salle ensuite, armés de bloc-notes et rétroprojecteurs, pour un dialogue plus poussé. Cette séance devait permettre :
- de faire le point sur les connaissances de chacun, scientifiques et pratiquants (nos trois nivologues étant eux aussi des pratiquants expérimentés de la rando)
- de voir ce qu’il est possible d’appliquer sur le terrain puis de partager sur le net avec une plus large communauté de pratiquants les quelques observations issues de cette journée.
 de rendre aussi cohérent et compatible que possible la terminologie utilisée par les pratiquants dans leur compte-rendu de courses et le vocabulaire plus scientifique de Météo France.
 de multiplier les échanges entre scientifiques et pratiquants, les observations des seconds pouvant alimenter les réflexions des premiers.
Déroulement des opérations : matinée d’observation au-dessus du lac des Pourettes, rejoint à peaux de phoques depuis Casserousse.Après-midi théorie dans les locaux de Météo France (St Martin d’Hères). Les nivologues du CEN : Cécile Coléou, Yves Lejeune et Jacques Villecrose (JVL sur Volopress.fr) + Philippe Alleau, observateur nivo-meteo de la station de Chamrousse et guide de haute-montagne. Les rédacteurs de Volopress.fr présents : CEI, DME, JBT, JFO, LAL, LSH, LTA, OLE, SMA, VRL, VSH.
En vrac j’ai retenu de cette journée :
 Il suffit d’une couche très fragile très fine (2-3 cm) intercalée entre deux couches plus solides pour faire partir une plaque : dans un petit test de résistance, nous avons pu remarquer que la plaque supérieure s’est décrochée à cause d’une couche d’un centimètre seulement de neige roulée.
Conséquence directe : le test du bâton devient inefficace car la couche est trop fine pour être perçue.
 Le test de la pelle (ou de Jamieson) permet de visualiser, sur une toute petite surface le mécanisme du départ d’une plaque : il est assez rapide à mettre en oeuvre au cours d’une rando quand on entre dans une zone douteuse, Dans les exercices de ce jour, il a donné la même indication que le test du "coin suisse" (plus long, comptez 30 mn).
- à quelques mètres prêt, la stabilité du manteau neigeux peut être complètement différente, selon par exemple qu’on est sur une bosse ou dans un creux.
 Au-delà de l’étude de chaque catégorie de grain, ce qui importe c’est de comprendre les processus qui font que, par exemple, tel phénomène engendre tel type de modification de la neige. Et donc, le pratiquant consciencieux commencera sa journée au bureau par un bilan journalier de toutes les épisodes neigeux et climatiques... Il devrait pouvoir en déduire (un peu) ce qui l’attend pour le week-end.

 Détecter le type de grain ne suffit pas, il faut aussi regarder l’épaisseur de la couche et sa cohésion. Ex : si la couche de neige fragile est enfouie profondément sous la neige, le passage d’un skieur ne provoque pas forcément la rupture.

 Dans une même couche du manteau neigeux, on peut trouver plusieurs types de grains, donc ne vous arrachez pas les cheveux si les grains de votre plaquette ressemblent à un peu tout et n’importe quoi !
 Le givre de surface se forme souvent en présence d’une source d’humidité : potentiellement, il peut constituer une couche fragile s’il est recouvert par une autre couche ; mais dans les Alpes, il disparaît généralement très vite sur les terrains en pente.
Enfin, j’ai retenu de cette journée que plus on en sait, plus il en reste à apprendre.


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