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La présidentielle : un détail

mercredi 20 avril 2022 par SHAHSHAHANI Volodia

Alors que le monde est en train de changer de base après trente ans d’hégémonie occidentale, laquelle avait claironné "La fin de l’Histoire", quelle importance donner au choix du perroquet au service de l’Otan dans son département "France" ?

Au moins le premier tour des élections présidentielles aura-t-il eu le mérite de clarifier la donne locale. La ploutocratie avait fait un bon choix dès 2017 en s’efforçant de regrouper ses affidés sous une même bannière. Cinq ans plus tard, force est de reconnaître que l’agent désigné, Macron, a fait du bon boulot.
 Au "centre" il y a cinq ans les ripoublicains de LR pouvaient encore faire illusion avec 15% des inscrits pour Fillon (Macron 18, Le Pen 16, Mélenchon 15). Cette fois, le système a réussi à en diviser le score presque par cinq : 3,44% grâce au choix bas-de-gamme d’une Pécresse. Il a aussi consolidé son secteur gauche avec les mini-scores de Jadot (3,34%) et Hidalgo (1,26%)
 A "gauche", l’infiltration du système avait déjà opéré en 2017, le couple Hamon-Jadot avec son petit 5% ayant utilement œuvré pour qualifier le FN qui, sans cette collaboration, aurait été largement devancé par la LFI . La pègre climato-sioniste s’étant rangée, la LFI ne peut (à la rigueur) compter que sur le bouffon Roussel (1,65%), qui devance les trotskystes Poutou (0,55%) et Arthaud (0,40%).
 A "droite" aux 16,69% de Le Pen on peut ajouter les 5,1% de Zemmour plus les 1,49% de Dupont-Aignan ce qui donne un total de 23,2%. Pour arrondir les comptes on divisera par deux les 2,26% de Lassalle (une moitié ici, l’autre chez Mélenchon).

Résultat des courses sur la base des "inscrits" et non celle des "exprimés", la "gauche" (19,55%) serait devancée par la "droite" à dominante Le Pen (24,41%) elle-même derrière le "centre" Macron (28,11% ).
Sources du Ministère de l’Intérieur pour 2017 et pour 2022.

Mais le vainqueur est un quatrième larron, un front abstentionniste (dont blancs et nuls) à 27,94% auxquels il serait logique d’ajouter les 6% de non-inscrits selon l’insee soit 33,94%. Le tout, réduit de 106 à 100% donnerait le classement final suivant (guillemets de rigueur) :

32,02 % pour "Abstention"
26,52 % pour "Centre"
23,03 % pour "Droite "
18,44 % pour "Gauche"

Cette force du non-vote est cependant inférieure au boycott observé dans une autre démocrature présidentielle, pourtant moins monarchique que la française, celle des Etats-Unis où depuis 1944 elle oscille entre 40 et 50%

Mais arithmétique ne rime pas avec politique. Gauche et Droite sont des concepts obsolètes, quoique de façon asymétrique. Face à une bourgeoisie affirmée, Il y a bien toujours un groupe social dominé dans lequel une partie de la jeunesse semble s’être reconnue (40% pour Mélenchon) cependant que 40% des "ouvriers" se sont rangés derrière Le Pen et seulement 20% chez Mélenchon qui recueille en revanche 70 % des populations racisées/discriminées/ghettoïsées et recensées comme "musulmans".

Autres anachronismes employés à tort et à travers "fascisme", "nazisme", des réalités du 20ème siècle et qui ne sont plus des concepts aujourd’hui comme expliqué ici ou là. Une exception tout de même pour les ukro-nazis (en cours de destruction) parce qu’eux-mêmes se revendiquent de ce fléau archaïque.

ECOLOGISME et GEOPOLITIQUE

Ce sont les deux empoignades auxquelles se livrent les qualifiés du second tour alors que l’inquiétude populaire se manifeste sur l’appauvrissement.

ECOLOGISME. En 2017, Macron avait déjà eu recours - entre la présidentielle à "droite" toute et les législatives - à une récupération "à gauche" en propulsant l’hélicologiste Hulot qui deviendra, juste le temps des emplettes, son ministre de l’environnement.
Cette fois, à Marseille, le président sortant a sorti à l’encontre de sa rivale, l’insulte qui fait mouche auprès de la clientèle bobocolo qui devra compléter la bourgeoisie traditionnelle engrangée au premier tour : "Le Pen est une climato-sceptique". Pas de bol, la candidate est aussi sur ce plan dans le mainstream comme on peut le voir dans cette amusante inversion proposée par Benoit Rittaud, "Macron-Le Pen côté climat"

L’écologisme de Mélenchon a été loué avant le premier tour par Guillaume Suing. Il n’en reste pas moins que sur le RCA le chef de la LFI est dans le mainstream le plus caricatural : Bordeaux sous les eaux en 2050. Tout ce que l’on sait sur le sujet c’est qu’on ne sait rien. Ignorance ou opportunisme vis à vis de sa base sociale bobocolo ? On sait que la religiosité climatique à tendance à se renforcer en allant vers la gauche, ce que le manipulateur Soros - déjà créateur des Femen - a très bien compris en finançant aussi le lancement de groupes comme Extinction Rebellion. Un piège dans lequel sont déjà tombés certains Gilets Jaunes et qui guette les nouvelles mobilisations de la jeunesse contre la pauvreté. Un conseil : sortez le mot "climat" de vos revendications et concentrez-vous sur les mobilisations sociales. On n’a jamais vu une révolution aboutir sans qu’une partie de la classe dominante, notamment sa jeunesse, ne substitue une "conscience de classe" à son "être de classe".

GEOPOLITIQUE. Il faut se reporter au "Choc des Civilisations" de Samuel Huntington (1995) qui avait modestement affirmé que son diagnostic ne vaudrait que pour la fin du 20ème siècle et le tout début du 21ème. En résumé : le monde musulman est anecdotique faute d’état-phare, l’Europe chrétienne, c’est dans la poche (pour nous USA), l’ennemi stratégique c’est la Chine…L’auteur confessait une incertitude sur la "civilisation orthodoxe" (lire la Russie). Quant à l’attitude à adopter, deux courants se sont opposés, d’un côté les neo-cons (Démocrates surtout mais aussi des Républicains) et de l’autre un certain Trump qui a tenté de se rabibocher avec Poutine. La victoire de Biden a remis à l’ordre du jour la tendance belliciste anti-russe dont les conséquences sont visibles avec la guerre en Ukraine.

Et nos candidats hexagonaux dans tout ça ?
 Le Pen pourrait apparaître cohérente, souhaitant un rapprochement avec la Russie pour l’éloigner, espère-t-elle, de la Chine, ennemi principal de la "civilisation" occidentale, entendue comme la répression des gens de couleur à domicile et la quête (toujours vaine) d’une reconnaissance auprès du CRIF, représentant en France de l’état d’apartheid qui pratique un génocide sur la peuple palestinien. On lui reconnaîtra une certaine cohérence quand on sait la tolérance dont la Russie poutinienne fait encore preuve envers "Israel".
 Macron, comme dab, c’est du en "même temps" : des bavardages avec Poutine mais un alignement européïste (donc atlantiste) qui accentue encore l’appauvrissement de la moitié de la population. Quant au racisme, le président et ses associés ne se distinguent du RN que par le vocabulaire. Darmanin a interdit le CCIF et maintenant l’association Palestine Vaincra.
Silence radio aussi de Fabien Roussel lors d’un meeting de campagne dans la "ville rose".
 Mélenchon, en course pour une hypothétique place de premier ministre via les législatives, plaide pour un non-alignement. Ceci suppose la dénonciation de l’alliance atlantique (et pas seulement la sortie du commandement intégré de l’otan) ce qui semble impossible sans un frexit.

Reste l’hypothèse d’une "alliance de revers" eurasiatique. pour vaincre l’ennemi intérieur et assurer les nécessaires indépendances politique, économique, énergétique, militaire…


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