Un certain MMM (Messner-Mountain-Museum) se revendique aussi dans une trilogie politique Macron-Merkel-Messner (hiérarchie alphabétique) : c’est clairement revendiqué ici. Rien de surprenant pour cet alpiniste politicien qui fut euro-député Vert

MMM ne manque pas d’air. C’est indiscutable quand il s’agit de gravir des sommets de 8000 sans oxygène. Cela l’est tout autant quand, dans cet entretien, il traite de touristes ceux qui, comme lui, consomment du kérozène pour aller grimper ou se promener en Himalaya. Et comme tout bon "people" il a commis son opuscule pour sauver le climat et la montagne.

Politiquement, la retraite de sa copine de rando, Merkel, ne devrait pas le déstabiliser : la succession pourrait être assurée par une coalition comprenant le parti des Grünen, équivalent germanique d’EELV, tout aussi atlantiste et sioniste, comme l’a fait remarquer l’ancienne porte-parole de ce parti, Diana Johnstone citée à la fin de cet d’article.

Quant à la carrière alpine de MMM, il n’y a pas grand’chose à ajouter à cet article publié dans Libération en 1986 (voir pdf). Messner ne pouvait pas être le "meilleur alpiniste de sa génération".

Dans nos activités de montagne quatre qualités peuvent être distinguées.
La technique pure et l’endurance (indépendamment de la vitesse) s’acquièrent par l’entraînement et le travail. Deux autres sont essentiellement génétiques avec de faibles possibilités de progression : la valeur athlétique (mesurée par le V02 max) et l’adaptation à la haute altitude.

Avec un Vo2 de 48,8 à 42 ans, MMM ne pouvait jouer dans la cour des grands à son époque. Outre ceux cités dans l’article de 1986, il y eut d’autres pointures, tel Marc Batard, quatre 8000 en 1988 dont l’Everest (Nèpal) en 22h30, amélioré 10 ans plus tard par Kazi Sherpa en 20h24, les deux revendiqués sans apport d’oxygène. Du reste il n’est pas nécessaire d’attendre une mesure à plus de 40 ans. C’est en sixième que chaque gamin peut mesurer sa valeur athlétique.

Alors qui MMM croit-il tromper, sinon lui-même en affirmant : "L’objectif d’un aventurier est de rendre possible quelque chose que l’on disait impossible. Cela a été mon cas quand j’ai atteint sans oxygène le sommet de l’Everest, car les médecins disaient qu’aucun être humain ne pouvait survivre au-delà de 8 500 mètres d’altitude." On se demande quel médecin aurait pu sortir pareille ineptie ? La seule chose que l’on pense savoir - et MMM ne pouvait l’ignorer - c’est que lors de l’expédition britannique façon "chapeau melon-bottes de cuir" de 1924, Sommerwell a photographié sur le versant nord de l’Everest son compagnon Norton, sans oxygène, à l’altitude de 8570.

Ces quelques données "sportives" ne sont qu’un rappel. L’essentiel est ailleurs pour qui refuse que la montagne soit représentée par le discours mainstream que Messner tient à l’heure où ses idoles politiques participent aux massacres d’innocents (Yemen, Palestine…), transforment peu à peu nos pays en dictatures et accroissent les inégalités au point qu’une part croissante de la population (française en tout cas) n’arrive plus à se nourrir correctement et qu’on la prive des moyens de se déplacer et de se chauffer, sous prétexte "écologique".

Mainstream Messner : un Cohn-Bendit versant montagne, un des plus visibles mais pas le seul. A suivre.