::... Nivologie ...
Un peu de neige récente a coulé par endroits, formant notamment une coulée un peu conséquente sur le glacier des Echelettes vers 2800. Sinon, pas de mouvement ce jour, mais la neige récente est parfois assez abondante et à moitié transformée : elle a tendance à couler un peu sur le vieux fond plus dur, comme dans le haut du couloir par exemple, mais il est vrai que je l’ai descendu à 11h... Les glaciers sont encore bien bouchés, mais la neige récente peut masquer des pièges, sans pour autant avoir consolidé les ponts, sauf en cas d’excellent regel, ce qui n’était pas du tout le cas aujourd’hui.
::... Itinéraire ...
Montée au col de la Seigne en partant des Mottets, traversée en versant est sous la montagne des Glaciers, glacier des Echelettes (c’est ainsi que le nomme ASF, tandis qu’IGN parle d’Estelette !) et montée en crampons-bâtons au col par un couloir sud-ouest évident. Montée au bivouac A. Hess (2924m), descente du couloir, traversée du glacier jusqu’au collu au nord des pyramides Calcaires, descente de trois névés avec portage entre jusqu’à 2350 et remontée par le sentier normal au col de la Seigne. Retour aux Mottets. Je signale que je suis d’abord monté à 2958 m pour trouver les vestiges du bivouac. Le croyant récemment démantelé, je suis resté là un petit moment à maudire mon malheur... Je descends, prends plus à gauche qu’à la montée... et découvre le bivouac Hess sur le versant nord, bien masqué par l’arête !
::... Commentaire ...
Évidemment, on peut se demander pourquoi faire autant de portage pour si peu de ski (D+ 1250 dont 550 à skis, ratio inconvenant) : c’est que j’avais d’autres ambitions, étaler celui-ci sur 2 jours. Le 1er devait être consacré à la montée au bivouac, complétée par l’ascension du col de Tré-la-Tête en A-R ; le 2ème à la pointe E de Tré-la-Tête, avec descente de sa pente E puis du glacier du petit Mont Blanc (ou de son couloir N en cas de bonnes conditions). Les conditions, celles liées à la neige trop peu tassée et celles liées à ma forme déclinante en cette fin de saison, ainsi qu’une inquiétude concernant la météo du lendemain, m’ont conduit à cette retraite piteuse... En plus, ce bivouac Hess, que je ne connaissais pas, est d’accès peu commode (perché sur un éperon très expo avec cette neige profonde instable), et la perspective de le quitter de nuit ne m’enchantait qu’à moitié.