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Choix d’un ski : un compromis montée/descente

samedi 7 avril 2007 par TASSAN Lionel

Suite au débat "plus large - plus court", un prolongement de réflexion s’impose sur les effets du surpoids.

Dressons d’abord le bilan d’une paire de skis courts et larges par rapport à une paire "néo-classique"

Le plus : confort-plaisir-sécurité à la descente dans presque tous les cas

Le moins :
 plus lourd à la montée (skis ET peaux)
 plus grande surface de frottement à la montée

Les arguments négatifs doivent être mis dans la balance pour le choix d’une paire de skis, d’autant que la montée occupe en moyenne les 4/5 de la balade (voire beaucoup plus par bonnes conditions ou remontées de couloirs à pied). Le ratio descente/montée est donc trop faible pour que le gain de facilité et d’efficacité en descente "annule" la pénibilité de la montée. Si d’ailleurs c’était le cas, les compétiteurs ne tourneraient pas tous avec des paires de skis à 1700g.

Constat personnel

 Pour avoir deux paires de skis très différents, la différence est nette entre mes snowwolf (cotes : 113/76/100) : 3kg800 la paire en 170 avec low-tech et peaux taillées sur mesure et un autre couple que sont mes Hagan titanium en 170 où on culmine péniblement à 3kg skis+fix+peaux. Dès qu’il y a du portage, la différence est sensible mais elle l’est également dans toute remontée en peaux.
 J’ai remarqué sans aucune hésitation une pénibilité nettement plus importante à la montée due aux frottements, argument dont on ne parle pas beaucoup. Et c’est pourtant un des facteurs importants qui va influencer sur l’état de fatigue.

Mais pourquoi ne pas accepter d’être pénalisé en montée et se gaver en descente au maximum ?

La question mérite d’être posée car on voit de plus en plus de skieurs armés de gros fats faire des dénivelés de l’ordre de 2kilos verticaux sans se plaindre (et je ne parle pas de ceux qui en sont encore restés aux fixations lourdes...). Mon point de vue est le suivant :

 Plus léger = plus rapide donc plus sécur.
 Plus léger = plus rapide donc on est rentré plus tôt (j’aime bien faire une deuxième journée après une sortie skis, j’ai une autre vie)
 Plus léger = moindre fatigue

Au passage, je pose cette question :
De nombreux (jeunes) skieurs équipés de gros larges et qui n’ont que l’argument "descente" ont-il essayé de réduire le poids et de dresser un bilan objectif (sans toutefois passer au sint aero) ?

Et le plaisir (+efficacité/sécurité) de la descente me direz-vous, n’est-ce pas un argument suffisant ?

Bien sûr mais il s’agit donc d’un compromis. Il doit y avoir un sacrifice dans un sens ou dans l’autre voire dans un petit peu des deux. Pour ma part, j’ai (bien que n’ayant pas beaucoup de points de repères) trouvé un juste milieu avec le Snowwolf qui est déjà une révolution par rapport au "néo-classique" dans toutes les neiges. Avec ce style de ski, je descends en grandes courbes, je trouve très peu de mauvaises neiges, je me sens en sécurité dans toutes les pentes et je limite les pénalités en montée.

Où se situe la limite ?

Cela ne veut pas dire que pour de petites sorties en grosse poudre, je ne passe pas à des big fats (de même j’utilise mes Titanium pour les grosses bambées de printemps où l’horaire prime) mais à ce jour, je ne prendrai pas de skis beaucoup plus lourds (je m’autorise grosso modo 4kg la paire maxi skis-peaux-fix) comme paire de skis à tout faire.


Messages et Commentaires ...
  • 10 avril 2007 Christophe "tetof" Heydel - tout depend de ton referentiel

    Je ne suis plus très jeune, mais je fais partie des mid-fats équipés de low-techs (Thunder, 89mm au patin).
    Oui, le Snowwolf est déjà une révolution par rapport au "néo-classique" du ski de rando. Mais à comparer à de gros skis de Free-ride, le Snowwolf n’est qu’une paire d’allumettes dont la skiabilité est "relativement" faible.

    Je partageais un peu ton avis, mais pour avoir skié en station avec des gens avançant correctement avec des gros skis (100mm au patin), j‘ai du me résoudre a admettre que le "vrai" ski fait toujours une grosse différence à la descente. J’ai testé des gros skis (100mm) et il n’y a pas photo. Le matos de rando a évolué, mais le matos alpin a tout autant évolué. Le différentiel existant entre le matos alpin et le matos de rando est resté le même.

    Tout est une question de référentiel. Mes thunder paraissent larges en rando mais ceux sont des allumettes à comparer des Pro-rider XXL, B squad, Goliath, Armada et autres gros skis.
    4,7kg en 187cm avec des low techs n’est pas un poids extraordinaire (+ 300g de Peaux). Il suffit d’avoir un minimum de forme pour faire 2kilos verticaux à une vitesse raisonnable de 500m/h. Ok, j’irais plus vite avec seulement 3kg. Mais ne faisant pas de compétition et n’étant pas dans une optique raid, je n’ai pas vraiment besoin de chercher les dizaines de minutes. Je n’habite pas à coté de Belledonne et pourtant j’arrive à être au taf à 14h. :-) :-)

    Question longévité, il est probable que mes Thunders vont enterrer la plupart des skis de randos.
    Tout est une question de culture. Je viens du ski alpin. Quand j’avais démarré la rando en 1995, j’avais reconverti mon matos alpin (ski et chaussures) en rando car le matos de rando de l’époque était trop "pourri". Actuellement, le matos de rando est meilleur mais le "petit jeune" issue de l’Alpin trouvera ce matos toujours aussi mauvais à comparer du standard alpin actuel.

    Concernant le surcroit de fatigue, il est nettement plus faible quand les skis sont sur le sac, car les frottements n’interviennent pas. Par ailleurs, l’argument des compétitions de ski-alpinisme n’est pas très réaliste, car l’objectif n’est pas le même à la descente. Compare donc avec le matos des compétitions de Free-ride. Le derby de la Meije n’est pas gagné par des lattes de 2kg. Récemment, j’ai vu une fille avec des Bsquad équipés de pure. !!!

  • 12 avril 2007 LTA - d’accord mais ça dépend aussi de l’importance que l’on veut accorder à la montée

    Je suis tout à fait d’accord avec toi sur la différence skis de randos "déjà larges" et gros fats alpin. Je n’hésiterais pas une seconde si c’était pour faire les vallons de la Meije (d’ailleurs tu parles de derby de la Meije mais là on n’est pas dans le ski de rando : y’a pas de montée en peaux et si les gars en fats devaient d’abord monter au dôme de la Lauze, ils ne seraient pas arrivés au sommet que les compétiteurs en sint aero seraient déjà en bas). Dans l’idéal il faudrait une paire de "légers" pour les très gros dénivelés, les longs portages ou pour les jours où l’on a un timing très serré et une paire de gros fats pour toutes les autres sorties.

  • 20 décembre 2007 jah guinnard - Un compromis

    Head fait un ski (monster 95) à 2.9kg la paire nue en 171 les cotes sont 117 93 128. Ceux-ci devraient mettre tous le monde d’accord non ?

  • 21 décembre 2007 antoine brun - une bonne reflexion

    ha lionel ,comme je suis d,accord avec toi.
    pour ma part je suis sur du leger depuis ,1992.
    cela m,amuse de voir qu’enfin les low techsdeviennent la reference.
    j,ai remarqué aussique dans les savoies cemateriel est adopte depuis une bonne dizaine d’années par la majoité.
    or dans les htes alpes ily’a encore 2ans en arriere on voyait qqs skieurs equipés de la sorte .aujourd’hui ,le retard est comblé.
    reste encore à convaincre de skier avec un ski genre alti trail. bon ratio poid prix efficacité
    et solide.
    vive la montée aisée . la descente est pour ma part secondaire.dès lors qu’ on possède un bon bagae tchnique on peut faire tourner à peu près nimporte quoi ,n’importe ou.
    et ce type de ski sont déjà de trés bonnes planches ...ALORS...


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