Les rumeurs sur les enjeux touristiques du Col du Coq vont bon train depuis quelques temps déjà.
Le Conseil général (Cg38) a acheté une belle parcelle de terrain qui a été divisée en deux parties à vocations bien différentes l’une de l’autre. La première, déclarée Espace Naturel Sensible (ENS), rayonne autour du habert de Pravouta, elle fait le lien entre la réserve des hauts plateaux et le site déserté de la micro-station du col du Coq. Ce dernier constitue le deuxième lot acquis par le Cg38. C’est sur le devenir de ce lieu que l’on est en droit de se poser un certain nombre de questions : quels aménagements prévus, qui décide et comment, quid des activités d’hiver et d’été….
Ce qui n’est pour l’instant qu’un projet, conçu par un bureau d’étude meylannais et établi sur la base des propositions des collectivités locales, répond à toutes ces interrogations. Les résultats de cette réflexion, voulue par les responsables du parc de Chartreuse et le conseil général (tous des élus), seront bientôt rendus publics.
Les renseignements que j’apporte ici m’ont été directement donnés par une responsable du parc.

L’action des collectivités locales concerne trois axes principaux :

- développer des activités hivernales et estivales

- gérer la fréquentation

- construire et rentabiliser

– Les propositions du bureau reprennent en substance les souhaits des élus qui désirent relancer une activité touristique de manière "douce et raisonnée". Autrement dit, les différents acteurs ne veulent pas d’un aménagement outrancier.
Du bout des lèvres, la responsable m’a avoué qu’il y aurait peut-être (certainement ?) une reprise des activités, comparable à ce qui se fait dans les petites stations familiales : pour l’hiver un peu de ski alpin, du ski nordique (liaison avec les domaines du Sappey/St Hugues), des raquettes et… du ski de rando. J’y reviendrai.
L’été, c’est, pour l’instant, l’axe rando-découverte qui est privilégié, avec les aménagements de sentiers et d’un espace muséographique dédié à la nature.
L’objectif du parc et de la commission environnement du Cg38 en matière de fréquentation, consiste à "fixer les personnes pour éviter qu’elles ne divaguent" (sic) ! Si une telle mesure peut se comprendre dans l’espace naturel sensible de Pravouta, pourquoi développer alors, à quelques centaines de mètres seulement, une activité touristique ?
Concrètement sont prévus des balisages et quelques aménagements pour les raquettes, mais visiblement pas de péages. Pour les remontées mécaniques rien n’est décidé. Nous ne risquons pas de voir des installations trop importantes mais s’il y a du ski alpin il y aura forcément quelques téléskis.
Les premières propositions concernant l’aménagement immobilier peuvent effrayer. Si le projet est accepté, un bâtiment, mi-hôtel/mi-salle hors-sac, sera construit. Où ? , aucune réponse ne m’a été transmise. A cet ensemble, seraient jumelés un bar-restaurant et un parking. La volonté des acteurs politiques est de faire fonctionner cette structure toute l’année, sans temps morts. Comme justification, la responsable du projet m’a simplement dit qu’il existait une forte demande de la part de randonneurs qui effectuent la traversé de la Chartreuse et qui veulent un lieu pour dormir. Dans ce cas, pourquoi avoir fait réhabiliter à grands frais le habert de Pravouta qui peut, lui, accueillir les promeneurs ?

– En définitive, et si les propositions sont acceptées, il faut s’attendre à une restructuration conséquente du site, même si, dans l’immédiat, les aménagements resteront modestes et "doux", comme l’annoncent les principaux intéressés.
Toujours est-il qu’un appel d’air risque de se faire sentir, conduisant ensuite à multiplier l’offre, notamment l’été. Sur ce dernier point mon interlocutrice est restée très floue.
A ce jour, aucun calendrier n’a été proposé

– Comme promis, je reviens à l’activité qui nous intéresse tous. Dans un premier temps elle ne semble pas remise en cause. Une étrange proposition consiste toutefois à créer un stade de ski de rando, moyen "top-sécurit", pour découvrir la discipline. L’idée est d’initier les novices, par des cours et par le prêt, ou plus probablement par la location de matériel. Cette première étape serait ensuite associée à des ateliers pédagogiques (payants et encadrés par des professionnels) sur les risques/dangers de l’activité, pour le pratiquant mais aussi pour les espaces naturels. Je ne sais rien de plus, ni sur un éventuel Arva-parc, ni sur les professionnels du ski liés au projet

Il faut rester prudent mais vigilant quant aux conclusions à tirer. Si les défenseurs du tétras-lyre se font entendre, le parc, lui, est très clair, il n’est pas question d’interdire la pratique du ski de randonnée dans les alpages.