Denis TRENTO, skieur-alpiniste valdôtain de talent, nous a quitté vendredi 3 mai suite à une chute dans la face nord de la tête de Paramont au-dessus de la Salle en Vallée d’Aoste.

Né à Aoste en 1982, il exprime ses capacités athlétiques dans des compétitions de ski de fond jusqu’à l’âge de 20 ans avant de se tourner vers le ski-alpinisme où il trouve son terrain d’excellence.

Il inscrit ainsi son nom au palmarès des championnats d’Europe (relais en 2007 et par équipes en 2009), des championnats du monde (relais en 2008 et 2011 et par équipes en 2011) et de grandes courses de la discipline : Tour du Ruitor (2009 et 2011), Trofeo « Rinaldo Maffeis » (2009), Pierra Menta (2009), Trofeo Mezzalama (2009), Trophée des Gastlosen (2010).

Il développe parallèlement sa pratique de l’alpinisme et parcourt des itinéraires prestigieux comme Divine Providence ou la Cecchninel-Nominé au Grand Pilier d’Angle. Fort de ces expériences, il intègre la formation de guide de haute montagne et obtient son diplôme.

En 2016, il réalise la traversée Rochefort-Jorasses du refuge Torino au refuge Boccalate en 9h30 puis l’arête de l’Innominata de la vallée au sommet du mont Blanc en 6h10.

Mais il se définissait surtout comme un skieur-alpiniste. Cette pratique était pour lui un moyen d’évoluer en montagne avec efficacité et en harmonie avec la nature. Très attaché aux montagnes de sa vallée, il n’éprouvait pas particulièrement le besoin d’en découvrir d’autres. Il arpentait inlassablement les sommets avoisinants, à la journée, en partant de chez lui, inaugurant parfois de nouvelles lignes.

Il démontrait par ses réalisations que partir seul, contrairement à une idée reçue, peut être un gage de sécurité quand, comme lui, on peut allier rapidité, maîtrise technique et discernement sur les conditions de la montagne. Il lui arrivait parfois de partager ses sorties avec des amis animés par la même philosophie de la montagne comme Davide Capozzi.

Il partageait régulièrement ses expériences en montagne sur les réseaux sociaux avec des vidéos accompagnées d’un court message souvent teinté d’humour.

Il m’avait particulièrement aidé lors de la réalisation du toponeige Grand Paradis, se montrant disponible et me relatant avec simplicité certaines de ses réalisations comme celles dans le versant nord de la Grivola.

Il avait l’élégance de ces champions qui savent rester humbles.

Afin de concilier sa passion pour le ski-alpinisme et sa vie de famille, il partait souvent de nuit pour revenir tôt et partager des moments avec ses enfants.

Ce vendredi 3 mai, la montagne n’a pas voulu, Denis n’est pas revenu.

Ciao Denis.

Nos sincères condoléances à sa famille, en particulier sa femme et ses trois enfants, et ses très nombreux amis.